| ÉPAULEMENT, subst. masc. A.− CHORÉGR. Action d'épauler (cf. Giteau 1970). B.− GÉOL. Élévation de terrain, escarpement naturel tels que colline, montagne, rocher, etc. L'homme disparaît derrière un épaulement qui doit être une prairie en pente (Giono, Roi sans divertiss.,1947, p. 69).Au loin, dans un épaulement des dunes, le bleu minéral de la mer affleurait comme une ligne à peine plus épaisse (Gracq, Syrtes,1951, p. 205). C.− [Avec l'idée de soutenir, à la manière de l'épaule] Mur, élévation de bois, pierres, terre, etc. servant à soutenir ou à retenir : 1. ... dans le pays de Nassau, j'ai vu des vignobles abandonnés. D'en bas tous ces épaulements en pierres sèches, qui suivent les mille ondulations de la pente (...) figurent d'innombrables guirlandes...
Hugo, Le Rhin,1842, p. 266. − Spécialement ♦ ART MILIT. Terrassement, rempart de terre, de pierres, ou de matériaux divers, élevé pour protéger des armes et des hommes contre les coups de l'ennemi. Les embrasures d'un épaulement (Ac.). Déjà, le génie creusait des tranchées, établissait des épaulements (Zola, Débâcle,1892, p. 103).Renfort en effectifs et en armes donné à une troupe. À ses Anglais, aux régiments de Halkett, (...) il donna comme épaulements et contre-forts l'infanterie de Brunswick, le contingent de Nassau (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 385). ♦ CHARPENT. ,,Partie réservée en saillie sur la face la moins large d'un tenon, pour donner plus de force à la pièce`` (Chabat, t. 1 1875) : 2. Le tenon ne doit pas traverser de part en part la pièce de bois adverse; il doit venir buter contre un épaulelement qui rend l'assemblage plus solide et plus propre.
Viaux, Le Meuble en France,1962, p. 6. ♦ MÉCAN. ,,Surépaisseur d'une pièce servant de renfort, d'appui, d'arrêt`` (Dew. Technol. 1973). Un ou deux plateaux sont montés fous sur le vilebrequin et arrêtés par des épaulements (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 52). Prononc. et Orth. : [epolmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1501 « mur de soutènement » (Registres des délibérations du bureau de la ville de Paris, I, 60 ds Quem. DDL t. 15). Dér. du rad. de épauler*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. Archit. 1972, p. 208. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 359. |