| ÉNERGUMÈNE, subst. A.− Vx, THÉOL. Personne possédée du démon. Un, une énergumène; crier comme un énergumène. Exorciser un énergumène (Ac.1932).Le porche des églises construites dans le style latin (...) avait assez de profondeur (...) pour contenir 1ola place des catéchumènes, (...); 2ocelle des énergumènes, des démoniaques, (...); enfin (...) la place des pénitents écoutants (Lenoir, Archit. monast.,1852, p. 121).Les hommes sont-ils naturellement fous ou est-ce le travail, ce pain qu'il faut gagner à la sueur de son front, qui les rend fous? Sont-ils des énergumènes et des possédés? Des exaltés? Des tristes? (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 99). B.− P. anal. Personne au comportement exalté, qui s'agite et parle violemment. Synon. forcené.Mais c'est un énergumène, un casseur d'assiettes. Que signifie cette frénésie? (Gracq, Beau tén.,1945, p. 37): − Comment pouvez-vous comparer − cria-t-il d'une voix perçante − le métier de marchand de bois, avec l'occupation d'un homme qui voue sa vie aux choses de l'esprit? (...).
Les grandes personnes, interloquées, regardaient cet énergumène sans veste, la chemise ouverte et les cheveux sur les yeux.
Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 116. − Emploi adj. Riant seul dans la nuit, d'un rire énergumène (Béguin, Âme romant.,1939, p. 368). − P. ext. Individu au comportement inquiétant. À Saldana, une bande d'énergumènes nous barre la route, envahit la voiture, nous met des révolvers sous le nez (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 295). Prononc. et Orth. : [enε
ʀgymεn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1579 « celui qui est possédé du diable » (Bodin, Demonomanie, 384, édit. 1598 ds Hug.); 2. 1734 « personne qui s'emporte violemment » (Lesage, Estev. Gonzal., ch. 44 ds Littré); 1963 « individu dangereux, d'un comportement inquiétant » une bande d'énergumènes (T'Serstevens, loc. cit.). Empr. au lat. chrét.energumenos, -us (gr. ε
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ν
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υ
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ς) « possédé du démon ». Fréq. abs. littér. : 105. |