| ÉMOTIVITÉ, subst. fém. A.− Aptitude à éprouver des émotions; niveau de sensibilité, degré suivant lequel chaque personne est capable de s'émouvoir. L'émotivité d'un enfant, d'un artiste. Il [Byron] avait une émotivité formidable : il était perméable à toutes les puissances qu'a la vie pour nous affecter (Barrès, Amori,1902, p. 67): Au sens le plus général, l'émotivité mesure la sensibilité à l'ébranlement d'un psychisme individuel, que la source de l'ébranlement soit interne ou externe. On pourrait aussi la nommer irritabilité psychique, par analogie avec les propriétés de la matière vivante.
Mounier, Traité du caractère,1946, p. 225. − Spéc., PSYCHOL. L'un des critères qui permet l'analyse et le classement des caractères (v. émotif B, emploi subst.). B.− En partic. Aptitude à s'émouvoir facilement, à réagir trop vivement aux stimuli même très faibles, caractérisée aussi par une insuffisance de l'inhibition, une incapacité à s'adapter aux situations nouvelles, imprévues. Émotivité déréglée, extraordinaire; être d'une folle émotivité. Synon. hyperémotivité, impressionnabilité; anton. impassibilité, indifférence, sang-froid.Le pôle d'émotivité maxima, le retentissement prolongé des émotions (Mounier, Traité du caractère,1946p. 231).Walter est (...) d'une émotivité démesurée; sauf à la défiance, il ne possède aucune retenue. Il hennit (Morand, Eur. gal.,1925, p. 32). Prononc. et Orth. : [emɔtivite]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1877 (Littré Suppl.). Dér. de émotif*, émotive; suff. -ité*. Cf. aussi l'angl. emotivity, dès 1854 (Hickok, Ment. Philos., 176 ds NED : Emotivity [is a] term for the capacity of feeling). Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : néant, xxes. : a) 77, b) 812. |