| ÉMACIER, verbe. A.− Emploi trans., rare. Rendre très maigre. Synon. (a) maigrir.L'amaigrissement progresse très vite; les muscles sont complètement émaciés; la température s'abaisse (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 292).Cinquante années de misère l'avaient émacié, mais les traits étaient demeurés droits et fins (R. Bazin, Blé,1907, p. 9). − P. anal. [En parlant de choses] Un arbre assez malingre, sorte de pin maritime émacié par les vents (Verne, Île myst.,1874, p. 67). − P. métaph. Le peuple [suivant Michée] est comme dans une marmite, sucé, émacié par des exploiteurs (Renan, Hist. peuple Isr.,t. 2, 1889, p. 519). B.− Emploi pronom. réfl. subjectif. Devenir très maigre. Synon. s'amaigrir.Émilien avait peu changé (...) Quant à elle [Emma], son corps s'était complètement émacié (Renan, Feuilles dét.,1892, p. 26).Le nez s'émaciait, s'abaissant vers les lèvres moins rouges et moins fraîches qu'autrefois (Gyp, Pas jalouse,1893, p. 249): ... de cette confiture que le couteau étalait, il [Victor] remontait aux fluettes mains blanches d'Alice, à son cou trop mince, à toute sa personne de vierge chétive, qui s'émaciait dans l'attente vaine du mariage.
Zola, L'Argent,p. 169. − P. anal. Les voix traversaient les sonneries de cloches, s'atténuaient, s'émaciaient dans l'énorme soleil (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 223). Prononc. : [emasje]. Étymol. et Hist. 1560 part. passé emaciés (A. Paré,
Œuvres, éd. J. F. Malgaigne, XVI, 8, p. 539); 1891 pronom. (Zola, loc. cit., p. 171). Empr. au lat. impérialemaciare « rendre maigre, épuiser ». Fréq. abs. littér. : 5. |