| ÉGLANTIER, subst. masc. BOT. Rosier sauvage en arbrisseau buissonnant, aux tiges couvertes d'épines larges et recourbées, aux feuilles dentées, vertes, aux fleurs d'un rose pâle ou blanches, aux fruits oblongs, d'un rouge vif, renfermant des semences enveloppées de poils. Branche, buisson, fleur d'églantier. (Quasi-)synon. cynorrhodon, gratte-cul (pop.).Un églantier étendait ses surgeons, et les petites roses dont il était semé avaient des cœurs en poudroiement d'or (Pourrat, Gaspard,1930, p. 292).Cf. aussi aiglant ex.Rem. Cette plante a un rôle capital en hortic. pour le greffage de toutes espèces de rosiers. Elle fut longtemps employée en pharm. « Conserve de cynorrhodon ». On la prépare avec pulpe des fruits d'églantier ou cynorrhodons, 500 parties; sucre blanc cuit en consistance d'électuaire, 750 parties : on mêle exactement. La proportion de la pulpe à la masse est de 2 à 5 (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 216). − P. compar. : ... vêtu d'un veston sombre, il n'avait conservé que la calotte rouge; on songeait, quand on le comparait à l'image colorée de son père, à un églantier dépouillé par l'hiver, que surmonte encore une graine écarlate.
Chardonne, Le Chant du Bienheureux,1927, p. 110. − Spéc., RELIG. CATH. [Avec une valeur symbolique] Églantier représenté aux pieds de la Vierge Marie. Des pieds adorablement nus, foulant l'églantier mystique. Et, sur la nudité de ses pieds, poussaient des roses d'or, comme la floraison naturelle de sa chair deux fois pure. − Vierge fidèle, priez pour moi! (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1311). Prononc. et Orth. : [eglɑ
̃tje]. Ds Ac. 1718-1932. Dér. de l'anc. fr. aiglent. La 1resyll. atone, avec l'orth. ai est ouverte. Mais les graph. ai et e pouvant s'échanger dans eglantier, sous l'influence de la graph. e, la syll. s'est fermée parce qu'elle n'était pas soutenue par l'accent (cf. Buben 1935 § 37). Cette rem. vaut pour églantine dér. de l'anc. fr. aiglantin. Étymol. et Hist. [Fin du xies. aiglantier (Raschi Blondh., p. 3 no14)]; ca 1100 eglenter (Chanson de Roland, éd. J. Bédier, 114). Dér. de l'a. fr. aiglant « églantier » (1ertiers du xiiies. [Audefroy le Bastard] ds T.-L.) issu d'un lat. vulg. *aquilentum, dér. irrég. de aculeus « épine, piquant » peut-être neutre substantivé d'un adj. signifiant « muni d'épines », cf. piscilentus « poissonneux », spinulentus « épineux », suff. -ier* sur le modèle des noms d'arbres régulièrement dér. de noms de fruits (type pomme/pommier); cf., de formation analogue à églantier et postérieurs, coudrier, genévrier, peuplier. Fréq. abs. littér. : 133. Bbg. Bruneau (Ch.). Romania. 1927, t. 53, p. 236. − Quem. Fichier. |