| * Dans l'article "ÉGAYER,, verbe trans." ÉGAYER, verbe trans. A.− Emploi trans. 1. Rendre gai; répandre la gaieté : 1. Il m'est arrivé d'égayer l'empereur par les anecdotes et les coq-à-l'âne prêtés gratuitement, sans nul doute, à Mmela Maréchale Lefèvre...
Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 624. 2. Donner à quelque chose un air de gaieté. Une lumière rose égayait le jardin et prêtait une apparence de vie aux pierres de la longue façade (Green, Journal,1941, p. 180). − En partic. ♦ Égayer un sujet, un ouvrage, un style, un tableau. Les agrémenter de détails plaisants. Cet ouvrage est trop sec, il fallait égayer la matière (Ac.). ♦ Égayer son deuil. ,,Commencer à le porter moins rigoureusement`` (Littré). 3. HORTIC. Égayer un arbre. ,,Lui donner de l'air en le rendant moins touffu`` (Ac. 1932). 4. Arg., THÉÂTRE Égayer l'ours. Siffler une pièce. Le vaudevilliste qui dit : on a égayé l'ours, le comédien qui dit : j'ai fait four, (...) parlent argot (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 189). B.− Emploi pronom. 1. Se réjouir; se divertir; s'amuser. Bientôt il se mit à rire. Il abondait en propos pittoresques, il s'égayait lui-même de ses saillies (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 39). 2. [Avec constr. prép. ou loc. prép.] S'égayer sur, avec, aux dépens de : 2. Malheureux étalon! que des jouissances forcées et trop fréquentes avaient mis dans un état si pitoyable, si ridicule, qu'il pouvait servir de leçon à ceux même qui s'égayaient à ses dépens.
Dusaulx, Voyage à Barège,t. 2, 1796, p. 12. 3. ... et, comme il [un soldat] était gentil et drôle, plaisantant sa blessure d'un air insouciant de Parisien farceur, elle [Gilberte] finit par s'égayer avec lui.
Zola, La Débâcle,1892, p. 347. ♦ S'égayer à + inf. : 4. La malignité s'est égayée à créer une autre cause; la simple vérification des dates suffit pour la rendre absurde.
Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène,t. 1, 1823, p. 72. Rem. On rencontre ds la docum. a) Égayé, ée, part. passé et adj.
α) [En parlant de pers.] Enjoué; mis en gaieté (v. accordé, ée ex. 2). Je murmurai, attendri et très égayé : « mais tu es folle. J'aime mieux rester chez moi. » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Marroca, 1882, p. 791).
β) [En parlant de choses] Qui a pris un air de fête, de gaieté, un aspect riant. Le coucher du soleil allumait les vitraux des verrières, égayées de teintes très tendres, des verts et des jaunes surtout (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 808). b) Égayeur, euse, subst. Personne qui égaie. Au milieu de ces deux égayeurs, Popelin, dans la grandeur de son premier rôle, est triste, dirait Balzac, comme une maladie vénérienne (Goncourt, Journal, 1871, p. 833). Prononc. et Orth. : [egεje] ou p. harmonis. vocalique [egeje], (j')égaye [egεj] ou (j')égaie [egε]. Conjug. cf. balayer, bégayer. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1. 1174-77 soi esgaier « se disperser (de personnes), s'en aller au hasard » (Renart, éd. M. Roques, 5707), uniquement en a. fr., cf. T.-L. et DEAF, s.v. gai]; 2. ca 1225 « s'épanouir (d'un arbre) » (Sept sages, éd. Le Roux de Lincy, p. 13); 3. 1225-30 agueer « devenir gai, se réjouir » (G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 32 [var. : esgaier]); 4. 1547 p. ext. « rendre plus agréable (un ouvrage, le style, etc.) » (J. Goujon ds Martin, trad. de Vitruve, foD IIII ro). Dér. de gai*; préf. é-*; dés. -er. 1 est gén. rattaché à égayer « rendre gai » (FEW t. 16, p. 8 b, 9, note 9; DEAF, loc. cit.); on propose l'évolution gai « vif », esgaier « être vif; sauter de joie; se disperser », cf. Bestiaire d'amour rimé, éd. A. Thordstein, p. 135; cf. aussi égailler, trop tardif dans ce sens pour qu'on puisse y rattacher esgaier et qui fait problème du point de vue phonétique. Fréq. abs. littér. : 801. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 046, b) 1 675; xxes. : a) 2 042, b) 387. DÉR. Égaiement, égayement, subst. masc.Le fait d'égayer ou de s'égayer. Enfin arrive le cinquième acte, qu'on joue au milieu de l'égayement amené par la figure de Pierrot que s'est faite un détenu (Goncourt, Journal,1889, p. 941).− [egεmɑ
̃], [egεjmɑ
̃]. Cf. bégaiement, bégayement. − 1resattest. a) ca 1175 esgaiement « plaisir, amusement » (B. de Sainte-Maure, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 14 927) emploi isolé; b) 1535 « action de s'égayer » (Calvin, Bible, Isaïe, 65 ds Hug.) − 1677 Miège, de nouv. 1859 (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, p. 358); du rad. de égayer, suff. -(e)ment1*. − Fréq. abs. littér. Égaiement : 7. BBG. − Mat. Louis-Philippe. 1951, p. 270. − Quem. 2es. t. 1 1970. |