| * Dans l'article "ÉDUCATION,, subst. fém." ÉDUCATION, subst. fém. A.− [L'éducation envisagée comme formation] 1. Art de former une personne, spécialement un enfant ou un adolescent, en développant ses qualités physiques, intellectuelles et morales, de façon à lui permettre d'affronter sa vie personnelle et sociale avec une personnalité suffisamment épanouie; p. méton., moyens mis en œuvre pour assurer cette formation. La forte éducation puritaine par quoi mes parents avaient façonné mon enfance (Gide, Journal,1923, p. 776).L'éducation des enfants, la formation ou la direction de l'individu (Carrel, L'Homme,1935, p. VII): 1. J'ai un fils unique que je ne veux point faire élever en province; je ne voudrais pas non plus le mettre en pension dans la capitale : tâchez donc de me découvrir dans les environs un collège, ou toute autre maison d'éducation, où je puisse être sûr que mon fils recevra une éducation aussi profitable à son cœur qu'à son esprit.
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 3. SYNT. Éducation chrétienne, libérale; éducation et instruction, et habitude; système d'éducation; faire l'éducation de qqn, refaire son éducation; éducation surveillée*. − P. ext. [À propos d'une collectivité] Éducation de l'humanité. Le seul gouvernement qui se soit occupé, d'un grand cœur, de l'éducation du peuple, c'est celui de la Révolution (Michelet, Peuple,1846, p. 333).Je ne pense pas encore que l'éducation du grand public soit chose bien commencée (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 20). 2. P. méton. a) Action de former et d'enrichir l'esprit d'une personne. Éducation et culture. Synon. enseignement, instruction.Énorme diffusion de l'éducation. Partout des écoles et des universités ont été construites (Carrel, L'Homme,1935p. 16).Les centres d'éducation ouvrière accueillirent des hommes qui venaient pour essayer d'acquérir une culture générale (Cacérès, Hist. éduc. pop.,1964, p. 147). − Éducation nationale (souvent avec une majuscule). Ensemble des services publics chargés d'assurer la formation de la jeunesse et plus particulièrement sa formation intellectuelle. Ministère de l'Éducation (nationale). Synon. vieilli instruction publique.Rénover les structures et les méthodes de l'éducation nationale (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 124). b) Éducation + adj. déterm.Initiation d'une personne à un domaine de connaissances, à une activité ou une discipline particulière. Éducation artistique, littéraire, professionnelle, religieuse, scientifique. (Quasi-) synon. apprentissage.Je fais mon éducation parlementaire. C'est difficile à quarante ans (Lamart., Corresp.,1834, p. 30).Son père découvrit parmi ses livres d'écolier, un traité d'éducation sexuelle (Aymé, Jument,1933, p. 114).L'éducation civique donnée à l'armée est (...) faible (Serv. milit. et réf. armée,1963, p. 50): 2. La nécessité d'une éducation permanente s'affirmera de façon croissante et il est souhaitable que cette éducation permanente soit volontaire plutôt qu'imposée.
Dumazedier, Ripert, Loisir et cult.,1966, p. 51. − Éducation physique. Ensemble des exercices physiques et sportifs destinés à assurer le développement harmonieux du corps. Cours et plateaux d'éducation physique des établissements scolaires (Gds ensembles habit.,1963, p. 15). c) Éducation de + subst.Développement donné à un sens, au corps ou à une faculté par un entraînement et des exercices appropriés. Éducation de la volonté. Je ne suis pas gourmet, et l'éducation de mon palais a été malheureusement un peu négligée (About, Roi mont.,1857, p. 13).Cette éducation de l'œil que donne la contemplation continue des peintures (Bourget, Nouv. Essais psychol.,1885, p. 185).Une éducation des sentiments, un dressage des passions (Barrès, Cahiers,t. 8, 1909-11, p. 160). 3. P. ext., ÉCON. RURALE Art d'élever ou de dresser des animaux domestiques. Éducation des abeilles, des vers à soie (Ac. 1835-1932). Synon. dressage, élevage.Au moyen de l'éducation des dindons, les fermiers acquittent plus facilement le prix de leurs baux (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 80). − P. anal. Ensemble des soins donnés à une plante. L'éducation de cette plante est difficile (Ac.1835-1932). ♦ P. métaph. : 3. Nous leur montrerons [aux Alsaciens-Lorrains], je le sais, que la plante locale s'oriente vers la France et que c'est là qu'elle trouve le soleil, les influences, l'éducation qui en font une des plus belles plantes de l'humanité.
Barrès, Cahiers,t. 12, 1919-20, p. 125. B.− [L'éducation envisagée comme comportement] Connaissance et pratique des bonnes manières de la société. Éducation distinguée, soignée. Brave homme sans éducation, sans bonnes manières (Flaub., Corresp.,1839, p. 47).Homme ignorant et de basse éducation (HugoMisér.,t. 1, 1862, p. 204): 4. Le numéro 12 retint mon attention : « Avocat demande personne instruite, jeune, bonne éducation, célibataire, pour travaux de bureau. Envoyer photographie. »
Duhamel, Confession de minuit,1920, p. 123. Prononc. et Orth. : [edykasjɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. [1495 J. de Vignay d'apr. Bl.-W.1-5]; 1527 « formation, action d'éduquer » (P. Dassy, Peregrin, fo5 vods Gdf. Compl.); 1679 n'avoir nule éducation (Rich.); 1794 éducation physique et morale (Staël, Lettres div., p. 554). B. 1763 éducation des vers à soie (Boissier de Sauvages ds Quem. Fichier). Empr. au lat. class.educatio « action d'élever (des animaux et des plantes); éducation, instruction, formation de l'esprit ». Fréq. abs. littér. : 4 484. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 8 038, b) 7 660; xxes. : a) 6 467, b) 4 216. DÉR. Éducationnel, elle, adj.,rare. Qui concerne l'éducation. Synon. usuel éducatif.Variété des pratiques éducationnelles ou des soins donnés aux bébés, qui changent suivant les milieux, ruraux ou urbains, suivant les classes sociales ou les groupes professionnels (Traité sociol.,1968, p. 416).− Seule transcr. ds Littré : é-du-ka-sio-nèl, fém. -nè-l'. − 1reattest. 1873 (Le Temps ds Littré Suppl.); de éducation, suff. -el*. − Fréq. abs. littér. : 2. BBG. − Giraud (J.), Pamart (P.), Riverain (J.). Mots ds le vent. Vie Lang. 1970, p. 158. − Gohin 1903, p. 334. − Quem. 2es. t. 4 1972. − Wappler (E.). Probleme der französischen Erziehung. Neuphilologische Monatsschrift. 1938, t. 9, pp. 298-302. |