| ÉCUBIER, subst. masc. MAR. Ouverture cylindrique faite dans le pavois ou dans le pont d'un navire pour le passage des chaînes de l'ancre ou des amarres, de l'intérieur à l'extérieur (d'apr. Le Clère 1960). Manchon/tampon d'écubier; écubier de corps-morts, d'amarrage, d'embossage, de remorque. Les navires mouillés sont maintenus au moyen d'une ancre (...) et de cables − chaînes qui entrent dans les navires par les écubiers (Quinette de Rochemont, Trav. mar.,1900, p. 144):... j'avais 4 ou 5 ans, et l'on ne voyait que moi à bord, escorté de mon matelot, (...) me montant au nid de corbeau du mât de misaine, me descendant à fond de cale par le trou d'homme de l'écubier, me promenant dans les machines...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 26. − P. comp. Une grande figure blanche (...) avec (...) des yeux larges comme des écubiers (Mérimée, Mosaïque,1833, p. 61). − P. métaph., fam., au plur. [Désignant les yeux] Elle a l'œil diablement éveillatif. Quels écubiers (J. Richepin, La Glu,1881, p. 113). Prononc. et Orth. : [ekybje]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1382-84 mar. a. norm. esquenbieu, esquembieu (Ch. Bréard, Le Compte du Clos des Galées de Rouen au XIVes., p. 77 et 79 ds IGLF); 2. 1553 escumier [sic] (Grouchy, Le Premier livre de l'Histoire de l'Inde, trad. du port. de Lopes de Castagneda, 118 rod'apr. R. Arveiller ds Fr. mod., t. 25, p. 310); 1601-03 escubbier (Champlain, Brief discours in
Œuvres, éd. Laverdière, I, 16, ibid.). Orig. inc. (cf. FEW t. 23, p. 104a); 2 représenterait peut-être une adaptation du port. escouvem (attesté en 1552, Castanheda d'apr. Cor., s.v. escobén, cf. trad. fr. 1553 supra; port. mod. escovém) qui, comme le cat. escobenc et l'esp. escobén, est d'orig. obsc. (v. Cor., loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 8. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 51, 137, 190. |