| ÉCROUIR, verbe trans. MÉTALL. Battre un métal à froid ou à une température inférieure à sa température de recuit, et éventuellement l'étirer ou le laminer, afin de le rendre plus dense, plus élastique et plus résistant. Et sans égaler les armuriers de Milan (...) ils étaient habiles à forger et à écrouir l'acier (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 257).− Emploi pronom. À ne plus rien faire, les cloches se rouillent, le métal ne s'écrouit pas et vibre mal (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 116). Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. écroui, ie. Qui a été durci par laminage ou battage à froid. Acier, métal écroui. La couche extérieure de l'arbre est écrouie et plus dure que l'intérieur de la barre (Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 3, 1927, p. 13). Prononc. et Orth. : [ekʀui:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1676 escroui (Félibien Dict., p. 577); 1704 écrouir (Trév.). Prob. dér. de crou forme wallonne (liégeoise) de cru* (Haust) au sens de « qui n'a pas subi de préparation, brut »; préf. é-*; dés. -ir. Fréq. abs. littér. : 1. DÉR. Écrouissage, écrouissement, subst. masc.Action d'écrouir; résultat de cette action. L'écrouissage [des tôles pour fer blanc] n'est pas complètement détruit par cette opération [deuxième recuit], mais il est bon que les tôles conservent une certaine rigidité (Gasnier, Dépôts métall.,1927, p. 59).On ne veut pas modifier le grain [du métal] par un écrouissage et la texture par un échauffement exagéré (Barnerias, Aciéries,1934, p. 22).Écrouissement attesté ds la plupart des dict.− [ekʀuisa:ʒ]; dernière transcr. de écrouissement ds Passy 1914 [ekʀuismɑ
̃]. Écrouissage est admis ds Ac. 1932, écrouissement ds Ac. 1762-1932. − 1resattest. a) 1690 écrouissement (Fur.); encore ds Lar. 20e; b) 1797 écrouissage (Haüy ds J. des Mines, no30, Ventôse an V, p. 460); du rad. de écrouir, suff. -(e)ment1*, -age*. BBG. − Termes tech. fr. Paris, 1972, p. 124, 126 (s.v. écrouissage). |