| ÉCORNURE, subst. fém. A.− [Correspond à écorner B] ,,Fragment d'un objet écorné et aussi brèche existant à l'angle ou sur l'arête vive d'un objet`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Écornure d'assiette. En choisissant parmi les faïences des dressoirs celles qui n'avaient qu'une écornure ou qu'une étoile (Gautier, Fracasse,1863, p. 465).Le mouleur avait donné à cette réplique la teinte du bronze, mais une écornure au nez trahissait d'un éclat plâtreux la vraie matière (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 33). B.− Au fig. [Correspond à écorner C] 1. Rare. Atteinte à la fidélité conjugale : 1. Dans le grand monde, un attachement constaté gâte plus la réputation d'une femme que dix aventures secrètes, à plus forte raison deux attachements. Néanmoins, comme personne ne comptait avec Madame de Sérisy, l'historien ne saurait garantir sa vertu à deux écornures.
Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1846, p. 415. 2. Partie d'un capital entamé : 2. L'esprit à moitié égaré, je quitte la voiture à Saint-Sulpice, et j'y oublie mon portefeuille renfermant l'écornure de mon trésor. Je cours chez moi et je raconte que j'ai laissé les dix mille francs dans un fiacre.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 384. Prononc. et Orth. : [ekɔ
ʀny:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1694 « éclat fait à l'arête d'une pierre de taille » (Corneille); 1855 « cassure d'un objet écorné » (Sand, Hist. vie, t. 3, p. 450); 2. 1846 fig. (Balzac, loc. cit.). Dér. du rad. de écorner*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 6. |