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ÉCORCHURE, subst. fém.
Plaie superficielle résultant d'une déchirure ou d'un enlèvement de l'épiderme. Une écorchure au bras, à la jambe. Mon coup de pistolet n'avait fait qu'une écorchure (About, Roi mont.,1857, p. 235).Je me relevai les genoux raidis, et ma manche droite, déchirée au coude, laissait voir une petite écorchure qui saignait un peu (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 341).Elle se grattait la tête jusqu'à l'écorchure. Ensuite, elle graissait ces écorchures avec une crème qu'elle tirait d'un pot de pommade (Cocteau, Enf. terr.,1929, p. 84):
Les éclats de l'enclume rudimentaire, et fort dangereuse, dont il se servait, lui avaient fait aux mains et aux bras de petites plaies, éclaboussures du travail. Ces plaies, écorchures plutôt que blessures, étaient superficielles, mais irritées par l'air vif et par l'eau salée. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 295.
− P. métaph. Si j'étais maître de chant, je n'aurais même pas ce discours à faire; je n'aurais qu'à écouter; car la moindre envie de plaire fait une écorchure sur le son. Voilà par où j'ai compris pourquoi Platon prend la musique comme une gymnastique plus subtile et plus puissante (Alain, Propos,1929, p. 896).
− P. anal. Mais Argyropoulos ne s'y arrêta pas, et conduisit ses voyageurs par une espèce de rampe qui ne semblait d'abord qu'une écorchure au flanc de la montagne (Gautier, Rom. momie,1858, p. 161).
Prononc. et Orth. : [ekɔ ʀ ʃy:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xiiies. [ms.] escorcheüre (Ms. St Jean ds Littré); cf. av. xives. (Remèdes pop., 86 ds T.-L. : Si com de cranke u d'escorçure). Dér. du rad. de écorcher*; suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 75.