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ÉTYMOLOGIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 « le livre d'Isidore de Séville intitulé Étymologiae » (Benoit, Chron. des Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 500 et 904); 2. 1188 (Aimont de Varennes, Florimont, éd. A. Hilka, 9212). Empr. au lat. class. etymologia « étymologie », lui-même empr. au gr. ε ̓ τ υ μ ο λ ο γ ι ́ α « id. », composé de ε ́ τ υ μ ο ς « vrai » et de l'élément -λ ο γ ι α (cf. -logie), signifiant proprement « recherche du vrai ». Cf. pour les détails de l'évolution tant lat. que fr. P. Zumthor ds Mél. Wartburg 1958, pp. 873-893.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
0. « unité lexicale à l'origine d'une autre unité lexicale » (linguistique). Attesté depuis 1756 (Encyclopédie, volume 6 page 98a, article étymologie rédigé par Turgot : on donne quelque fois au primitif même le nom d'étymologie ; ainsi l'on dit que pater est l'étymologie de père). Par la suite, on relève une seconde attestation en 1826 (Dictionnaire sciences naturelles, volume 40, page 203 in GoogleLivres : Picrotoxine signifie amer ; son étymologie est πικρὁς et τοζὁν). Dès la fin du 19e siècle, les linguistes préféreront le terme étymon à celui d'étymologie pour dénoter cette réalité ; de nos jours, ce dernier est encore utilisé dans le langage non scientifique (cf. Zumthor, MélWartburg 1 ). - 
B. « rapport de filiation établi à propos d'un mot donné et expliquant sa constitution » (linguistique). Attesté depuis 1529 (Budé, Livre de Asse, fo 8 ro in GoogleLivres : Et pour ceste cause ont este imposes ces deux noms ou vocables. Car sesterce vault autant a dire par interpretation & etymologie, que le troisiesme demy. Cest a dire deux entiers, & vingt demy. Touteffois les Rommains quant ilz vouloient designer mille petis sesterces ne disoient pas sestertius ou singulier nombre). Remarque : bien antérieurement, on relève deux attestations sans rapport avec la tradition moderne. La première apparaît en 1175 (BenDucF, vers 904 : Gimeges, ceo ert riche abeie ; Si trois en l'ethimologie Que par les granz gemissemenz Des mals e des trespassemenz Que l'on aveit fait d'en ariere — E iloc ert l'on em preiere Que Dex en feïst veir pardon — Aveit por ce Jemeges non). La deuxième se trouve dans le Roman de Florimont, composé en 1188, dans une supposée anagramme sur le prénom de l'auteur Aymes/Aimon (de Varennes), qui livre son propre nom dans son ouvrage (AimonFlH, page 361, vers 9212 : A siaus qui sevent de clergie Contet per ethymelogie Que por s'amie Vialine Traist de greu l'istore latine, Et del latin fist le romans Aymes, que fut loials amans). En ce qui concerne les premières attestations du début du 16e siècle, elles sont essentiellement utilisées dans des contextes qui font référence aux œuvres de Cicéron ou dans des traductions d'ouvrages de ce dernier (cf. ci‑dessus ; 1541, Colin, Trois livres loix Cicéron, fo 88 vo in GoogleLivres), et il faudra attendre 1562 pour voir le terme utilisé indépendemment dans Hervet, Brief discours, page 34 : Mais vous verrez que ce nom de Confesseur leur conviendra encores mieux, si l'etymologie du mot est françoyse. - 
A. « science qui a pour objet la recherche de l'origine des mots en suivant leur évolution à partir de l'état le plus anciennement attesté » (linguistique). Attesté depuis 1756 (Encyclopédie, article étymologie, page 16 : Aujourd'hui les Savans donnent ce nom [étymologie] à toutes les recherches sur l'origine des mots ; et c'est dans ce sens que nous l'employerons dans cet article). Contrairement à Pfister, Introduzione qui atteste ce sens depuis 1690 dans Furetière1, ce sens n'est relevé qu'à partir de 1755. L'étymologie a longtemps été qualifiée d'art et non de science. En 1829, on trouve encore sous l'entrée étymologie de Roquefort, Dictionnaire étymologique la définition suivante : Étymologie, art de débrouiller ce qui déguise les mots, de les dépouiller de ce qui leur est étranger, et de les ramener à la simplicité qu'ils avoient dans l'origine. Il faut attendre 1836 pour voir le terme défini comme une science dans l'ouvrage de Latouche, Clef de l'Étymologie, page 98, in GoogleLivres : Combien d'auteurs téméraires, plus doctes que spirituels, plus spirituels que sensés, ont compromis l'étymologie ! Ils ont oublié que toute science a un (sic) ame et un corps, son matériel et sa philosophie). - 

Origine :
0./B./A. Transfert linguistique : emprunt au latin etymologia subst. fém. « origines » , d'après le titre de l'ouvrage majeur d'Isidore de Séville (560/70–636) Etymologiae cité dans BenDucF (cf. ci‑dessus B.). Le terme est attesté dès Varron dans son ouvrage qui fut longtemps une référence pour les grammairiens latins (Varron, De lingua latina, TLL 6, 980b). En français, le terme est d'abord lié à la rhétorique et à la philosophie (cf. Zumthor, MélWartburg 1) avant de se spécialiser dans la terminologie linguistique. L'article étymologie attribué à Turgot dans l'Encyclopédie marque un tournant dans l'histoire de la science étymologique, car il y est proposé une terminologie propre à cette dernière, même si l'on parle encore d'art étymologique et non de science. Dès la première moitié du 20e siècle, les travaux de Gilliéron et de Baldinger (cf. Baldinger, Faszination), ont démontré la nécessité de mettre en évidence tout le parcours historique d'un mot grâce à une étymologie‑histoire, et de ne plus se contenter d'une étymologie‑origine. À ajouter FEW 3, 248b, etymologia (cf. ci‑dessus 0. et A.).


Rédaction TLF 1980 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2010 : Laure Budzinski.. - Relecture mise à jour 2010 : Xavier Gouvert ; Yan Greub ; Éva Buchi ; Nadine Steinfeld ; May Plouzeau.Première mise en ligne : 29 juillet 2010. - Dernière révision : 13 septembre 2010. - Mise en ligne : 24 novembre 2010.