ÉCHEVEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 plur.
escheviauz ([
Chr. de Troyes],
Philomena, 1104 ds T.-L.); début
xives. sing.
l'eschevel (
E. Boileau,
Métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, titre L § XXIX, addition ms. Arch. Nat. KK 1, 336);
xves.
un escheveau (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 703);
2. 1611 au fig.
desmesler un escheveau « se sortir d'une affaire compliquée ou d'un danger » (
Cotgr.). Orig. discutée. Prob. issu du lat. class.
scabellum « escabeau » (
REW3, n
o7633;
FEW t. 11, pp. 259-262) qui aurait été employé pour désigner les dévidoirs ressemblant à certains escabeaux en X, puis, p. méton., on serait passé du dévidoir à l'écheveau (
cf. à partir du lat. *
scamnium pour
scamnum « escabeau » l'a. prov.
escanh « banc, escabeau » et le fém.
escanha « dévidoir » ds
Pt Levy ainsi que l'a. fr.
escagne, escaigne ds T.-L. et
Gdf.). L'a. prov.
escavel (
xiiies. Don. Prov. 4665 ds
Levy Prov. et
Pt Levy), le prov.
escavel et
escabel signifiant à la fois « dévidoir » et « écheveau » et, pour
escabel « escabeau » (Limousin ds
Mistral) illustrent cette évolution sém. L'étymon *
scapellum dér. de
scapus « tige, support servant à enrouler les papyrus »
(EWFS2) ne peut être retenu.