ÉBOURIFFER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1671, 23 août
sa touffe ébouriffée [hémistiche d'un bout rimé par M
mede Grignan : note de l'éd.] (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. M. Monmerqué, t. II, p. 332, n
o196); 1842 « rebrousser les cheveux sur la tête de quelqu'un » (
Reybaud,
J. Paturot, p. 201);
2. 1762
ébouriffé au fig. « agité, troublé » (
Voltaire,
Lett. d'Argental, 7 août ds
Littré); av. 1778 au fig. « surprendre, étonner » (J. J. Rousseau ds
Lar. 19e); 1837 adj. [
un prospectus]
ébouriffant (
Balzac,
C. Birotteau, p. 177). Prob. à rattacher, de même que le prov.
esbourrifa, esbourrifla, esburifia « ébouriffé, dérangé, éparpillé » (
cf. aussi
esbourrassa, esbourrissat « houspillé, ébouriffé, échevelé, battu »,
Mistral) au b. lat.
burra, fr.
bourre*, prov.
bourro, bouro; cependant le mode de formation demeure obscur; le prov.
esbourrassa « traîner par les cheveux, houspiller » (préf.
es-, bourro, suff. verbal
-assa, Ronjat t. 3, * 713) est peut-être le point de départ, altéré en
esbourrifla d'apr.
rifla « râcler, ratisser, se froncer » d'où
esbourrifa, ébouriffer.