ZOUAVE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1623
zouaves « nom d'une tribu kabyle au sein de laquelle étaient recrutés des soldats » (
Lettre de Guillermy à C. N. Fabri de Peiresc: Nombre du peuple et abitans de la Ville d'Alger citée par M.
Emerit ds
B. des ét. ar., 2
eannée, nov.-déc. 1942, n
o10, p. 146: cinq mil
Zouaves c'est à dire mores de paye); 1637
zoüanes [
sic] (
Dan,
Hist. de Barbarie, p. 146 ds
Fr. mod. t. 38, pp. 155-156: les Maures qu'ils appellent
Zoüanes peuvent être de ceste milice [de Tunis]); 1637
Azuages (P.
d'Avity,
Le Monde, Paris, Afrique, 160 cité par
Arveiller ds
Cah. Lexicol. t. 50, p. 6,
s.v. Berbère);
2. a) [1830
Zouave « soldat algérien d'un corps d'infanterie indigène formé par la France » (
Arrêté du général Clausel du 1
eroct. d'apr.
Lar. 19e)] 1831 (
Ordonnance royale, 21 mars ds
B. des Lois du Royaume de France, 9
esérie, t. 2, 2
epart., p. 396: des bataillons et des escadrons de
Zouaves);
b) 1841 « fantassin français d'un corps distinct des tirailleurs indigènes » (
Ordonnance royale, 8 sept.,
ibid., t. 23, p. 458: 1 régiment de
zouaves);
3. 1861 spéc. « corps constitué en 1860 par Lamoricière pour la défense des États pontificaux et dissous en 1871 » (
Mérimée,
Lettres Panizzi, t. 1, p. 194: les
zouaves du saint-père); 1866 (
Id.,
Lettres Viollet-le-Duc, p. 149:
zouaves pontificaux);
4. a) 1886
faire le zouave « crâner, faire le malin » (
Richepin,
Braves gens, p. 199); 1888 (
Merlin,
Lang. verte troupier, p. 91);
b) 1927
faire le zouave « perdre son temps, faire des choses sans utilité » (
La Pédale, 26 oct., p. 14a: on a fait le
zouave pendant une heure sur le quai). Empr. à l'ar. maghrébin
Zwāwa « nom d'une confédération de tribus kabyles de la région du Djurdjura, en Algérie, où étaient traditionnellement recrutés des soldats ».