ZIZANIE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1291 « ivraie, mauvaise herbe » (
Guiart Desmoulins,
Bible historiale, ms. Maz. 312 [2
etiers
xives.], f
o205a ds
Gdf. Compl.: ses anemis i soursema
zizanie);
2. ca 1386-89 fig.
semer la zizanie « semer la discorde » (
Philippe de Mézières,
Le Songe du vieil pelerin, éd. G. W. Coopland, t. 2, p. 306: la
zizanie qui a este semee ou champ de ta mere sainte eglise); 1415 (
Lettre de Charles VI au roi Ferdinand Ier, [Paris, 4 avr., Perg. extra inv. n
o4227], éd. R. Avezou ds
B. hispanique, t. 29, 1927, n
o4, p. 358: l'ennemi de paix, seminateur de
zizanie et de discorde); 1469
semer zizanie (
Regnaud Le Queux,
Doléances de Mégère ds
Jardin de plaisance, éd. A. Vérard,
ca 1501 [reprod. en fac-sim., 1950] f
oXIX v
oa); 1474
mettre zizanie (
Lettre de Louis XI ds
Ordonnances des Rois de France, t. 18, p. 57: mectre grande
zizanie, discorde et desunion);
3. 1823 bot. « genre de graminée connue sous le nom de
riz du Canada » (
Boiste Hist. nat.). Empr. au lat. chrét.
zizania neutre plur. « ivraie, mauvaise herbe » (dans la parabole de l'ivraie,
Matth. 13, 25: inimicus ejus [...] superseminavit
zizania in medio tritici) , lui-même empr. au gr. ζ
ι
ζ
α
́
ν
ι
ο
ν, même sens, lequel à son tour serait empr. à une lang. orientale (syriaque
zīzon, même sens d'apr.
Klein Etymol.; sumérien
zizân « blé » d'apr.
Chantraine). Au sens 2,
cf. lat. chrét.
zizania neutre plur. et fém. sing. « ivraie, mauvaise herbe, comme symbole de mauvaises influences, jalousie, discorde, hérésie » (
Blaise Lat. chrét.); au sens 3, empr. au lat. sc.
zizania (1744,
Linné Syst. Nat.).