ZAZOU, -OUE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. A. 1937 subst. « jeune garçon, joli garçon » (G.
Chevallier,
Sainte Colline d'apr. G.
Esnault ds
Fr. mod. t. 17, p. 190: [une fille, à propos d'un collégien] je vais le croquer le joli
Zazou [...] Laisse-moi vite avec le joli
Zazou tout neuf).
B. « Adolescent oisif »
a) 1941 subst. (
Paris-Soir, 15 juin ds A.
Rossel,
Hist. de la France à travers les journaux du temps passé. La seconde guerre mondiale (1939-1945), p. 161: Alerte chez les «
Zazous ». Grosse effervescence, branle-bas de combat, vendredi dernier, dans ce bistrot au nom monumental des Champs-Élysées, où se terrent chaque soir, entre 5 et 7 heures, les rejetons multicolores de la faune « swing » du Tout-Paris); 1942 (
La Gerbe, 4 juin d'apr. G.
Walter,
Vie à Paris sous l'occupation, 1960, pp. 172-173: À une époque où il est difficile pour un employé aux vêtements élimés d'obtenir un bon d'achat [...] les
zazous trouvent tout ce qu'il leur faut);
b) 1941 empl. adj. (d'apr.
Esn.: il est
zazou);
id. « (d'une manière de se vêtir, d'un vêtement) propre à un tel adolescent »
pantalon zazou (
ibid.);
cf. 1942 (
La Gerbe,
loc. cit.: Le pays
zazou se compose de deux terrasses [...] le Pam Pam et le Colisée [...] Ces petits garçons aux pantalons trop courts de l'âge ingrat et aux belles boucles, ces petites filles aux genoux nus). Onomat. d'orig. obsc. Dans une 1
rehyp., B serait la continuation de A: l'onomat. évoquant primitivement le lang. enf., un comportement infantile (
cf. 1942,
La Gerbe,
loc. cit. et 1942-43:
zazou surnom donné par des collégiennes de Passy à des camarades plus jeunes estimés « bébêtes » d'apr. A.
Thérive ds
Fr. mod. t. 11, p. 124) aurait été adoptée et lancée par certains compositeurs et paroliers de musique de jazz de rythme swing dont elle rendait assez bien les sons en
a et en
ou (v. J.-Cl.
Loiseau,
Les Zazous, 1977, pp. 64-65 et
Fr. mod.,
loc. cit.)
. Dans une autre hyp., B pourrait avoir été formé tout à fait indépendamment de A, l'onomat. ayant été inventée soit par le musicien amér. Cab Calloway vers 1940, soit par le danseur et trompette Freddy Taylor avant la 2
eguerre mondiale, v. J.-Cl.
Loiseau,
op. cit., p. 48.