VOUGE, subst. masc. ou fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « sorte de serpe à long manche » (
Guillaume de St-
Pair,
Mont Saint-Michel, éd. P. Redlich, 231:
vooges besches et piscois Et cognies à trenchier bois);
2. 1375 Gironde
bodge « sorte de hallebarde » (
Arch. hist. Gironde, XII, p. 200 ds
Gay);
ca 1470
vouge (
Georges Chastellain,
Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 436);
3. 1538 « épieu de chasse » (
Est. d'apr.
FEW t. 14, p. 434a; le mot n'a pu y être trouvé); 1582 (E.
de La Planche, tr.
Tacite, l. III, 114 r
ods
Hug.:
voulges, espieux et autres bastons de chasse). Issu du b. lat.
vidubium « faux » (relevé à l'époque carol. dans les
Scholies de Juvenal [
Sat., 3, 311], éd. Schopen, Bonn, 1847, p. 23:
marrae bidubia vulgo dicuntur; également dans la gl. δ
ι
́
κ
ε
λ
λ
α:
viduvium, Excerpt. Stephan., 270, 1, voir H.
Rönsch ds
Rom. Forsch. t. 2, pp. 303-304), comp. d'orig. gaul., fait du subst. *
vidu- « arbre, bois » [irl.
fid « arbre »] et d'un subst. tiré du rad. *
bi- « frapper »: propr. « ce qui frappe le bois »,
cf. irl.
fidba glosé
falcastrum, cymrique
gwyddif « serpe », bret.
gwif « fourche à deux branches », E.
Ernault ds
Mém. de la Sté de ling. de Paris t. 7, p. 234; v. aussi
Dottin, p. 96. Se rattachent au même étymon, l'a. prov.
vezoig « faux » (1130-48,
Marcabru,
Œuvres, éd. J. M. L. Dejeanne, XXX, 38), l'a. gasc.
bezoi (1268-69, Gabarret [Landes], charte, éd. P. Meyer ds
Romania t. 3, p. 439) et
bezoch (
xives., Gironde ds
Levy Prov.); pour des ex. post. de ces différents types occit., voir
Du Cange,
s.v. besogium, ex. localisés par A.
Thomas ds
Romania t. 25, pp. 441-444.