VOUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoit.
xiies. trans.
vuer vut a « faire vœu, promettre par vœu [à Dieu] » (
Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, CXXXI, 2); 1130-40 (
Wace,
Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 118: casteé que t'ai
voée);
id. voer a Deu que + prop. (
Id.,
Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 149); fin
xves.
vouer de + inf. (
Philippe de Commynes,
Mém., VII, 14, éd. J. Calmette, t. 3, p. 85);
2. 1130-40 réfl. « consacrer par vœu quelqu'un à Dieu » (
Wace,
Conception N.-D., 685);
ca 1165 part. passé adj.
none vouee (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1136);
3. a) α) 1176-81 « se destiner à, s'engager vers » (
Chrétien de Troyes,
Chevalier de la charrette, éd. M. Roques, 696: Je ne sai preu le quel [passage] je praigne [...] Au Pont desoz Eve me
veu); 1269-78 trans. indir. (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 5750: Autre amor naturel i a Que Nature es bestes cria Par quoi de leur feons chevissent [...] Nature les i fet
voer, Force leur fet);
β) 1580
hommes vouez à leur devotion [des tyrans] (
Montaigne,
Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 461); 1680 réfl.
se voüer au service de quelcun (
Rich.);
b) 1579 trans. « consacrer, employer »
vouer un chapitre à telle question (
Paré,
Œuvres, VIII, 11, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 29a);
4. av. 1610 [impr. 1615] « promettre de manière irrévocable » (
Malherbe,
Poésies, LI, 21 ds
Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 1, p. 175: Quand je lui
vouai mon service, Faillis-je en mon élection?); 1664
vouer une amitié à qqn (
Racine,
Thébaïde, II, 1);
5. 1671 « employer une chose avec un zèle soutenu »
voüer sa vie pour son pays (
Pomey); 1872 «
id. »
vouer sa plume à la défense de la religion (
Littré). Dér. de
vœu*; dés.
-er.
Cf. le b. lat.
votare « promettre » (
xies. ds
Blaise Latin. Med. Aev.; v. aussi
FEW t. 14, p. 637b, note 5).