VOMIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1174-76 « rejeter par la bouche les matières contenues dans l'estomac » (
Guernes de Pont-
Sainte-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 3668); 1623 [éd.]
vomir tripes et boyaux « vomir en abondance, longuement et avec beaucoup d'efforts » (
Sorel,
Francion, p. 382);
b) 1690
faire vomir qqn « exciter le dégoût (de quelqu'un, physique ou moral) » (
Fur.); 1761
être à faire vomir « être dégoûtant » (
Gaudet,
Bibliothèque des Petits-Maîtres, p. 181);
c) 1316-28
vomir le feu (en parlant d'un cheval) (
Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, II, 233); 1573 « rejeter par la bouche (du sang) » (
Garnier,
Hippolyte, 2348 ds
Tragédies, éd. W. Foerster, II, p. 79);
2. 1240-80 « proférer des choses odieuses, injurieuses » (
Baudouin de Condé,
Dits et Contes, éd. A. Scheler, t. 1, p. 66); 1727 [éd.]
vomir feux et flâmes « proférer des paroles violentes » (
Lesage,
Diable boiteux, t. 2, p. 254);
3. a) 1508 (en parlant de choses) « laisser sortir, lancer, projeter au-dehors » (
Fossetier,
Cron. Marg., ms. Brux. 10511, VII, II, 26 ds
Gdf.,
s.v. vomisseure);
b) 1674 fig. « rejeter hors de son sein (en parlant d'une région) » (
Racine,
Iphigénie, V, 4);
c) 1810 « évacuer (en parlant d'un lieu occupé par des personnes) » (
Chateaubr.,
Martyrs, t. 3, p. 226);
4. 1553
vomir les tièdes « rejeter ceux qui n'ont pas assez de zèle pour le service de Dieu » (
Bible, Impr. Gérard,
Apoc. 3, 16). Du lat. pop. *
vomīre, lat. class.
vomere « vomir, rejeter en vomissant, cracher », « rejeter » (au propre et au fig.); le traitement du
-o- indique que le mot est resté sous l'infl. du lat. écrit, car le terme était surtout employé par les médecins, qui utilisaient souvent le latin.