VOLTIGER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. A. Ca 1525-30 milit. « aller de côté et d'autre » (
Thenaud,
Voy., éd. Schefer, p. 142 ds
Gdf. Compl.: Ung soir mismes l'ancre pres une tour et avions conquis en
voltegeant la moytié du chemin de Rege et Messine); 1601 (Cl.
Fauchet,
Fleur de la maison de Charlemaigne, p. 70: Que les chefs s'acoustumassent premierement, et puis leurs soldats, à garder l'ennemy de la campaigne de forcer leurs tranchées en
voltigeant).
B. Équit.
1. a) 1534 trans.
voultiger [forme de l'Ouest] un cheval « (le) faire tourner en rond » (
Rabelais,
Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech, V.-L. Saulnier, chap. 13, p. 95, 15); 1540
voltiger son cheval (N.
Herberay des Essars,
Le Second livre de Amadis de Gaule, p. 13 ds
Hug.) − 1715,
Pomey d'apr.
FEW t. 14, p. 626b;
b) 1542 intrans. « faire de la voltige sur un cheval » (
Rabelais,
Gargantua, chap. 35 ds
Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 1, p. 133);
2. 1548 p. ext. « faire des exercices d'acrobatie » (N.
Du Fail,
Baliverneries, éd. G. Milin, p. 5).
C. 1. 1545 au fig. « passer d'un objet à un autre, ne pas se fixer » (J.
Calvin,
Instit. de la religion chrestienne, éd. J.-D. Benoît, I, t. 1, p. 226: la puissance, action ou mouvement qu'ont les creatures, n'est point une chose qui se pourmène et
voltige à leur plaisir); 1580 (B.
Palissy,
De la ville de forteresse ds
Œuvres, éd. A. France, p. 144: mon esprit
voltigeoit tantost en une ville et tantost en l'autre);
2. 1572 au propre « voleter çà et là (d'animaux ailés) » (J.
Yver,
Le Printemps d'Yver ds P. L.
Jacob [P.
Lacroix],
Les Vieux conteurs fr., p. 626);
3. 1653 p. métaph. « (en parlant de choses légères) s'agiter doucement au souffle de l'air » (Le Père P.
Le Moyne,
Saint-Louys, p. 237). Empr. à l'ital.
volteggiare, att. au sens A dep. av. 1470 (Luca
Pulci), au sens de « voleter » dep. av. 1484 (Luigi
Pulci) et comme terme d'équit. et d'escr. dep. le
xvies. (v.
Cort.-
Zolli), dér. de
voltare (
volter*).