VOISIN, -INE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140
veisin « celui qui demeure près d'un autre » (
Geoffroi Gaimar,
Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 5964); 1180-90
felon voisin (
Alexandre de Paris,
Alexandre, branche III, vers 6069 ds
Elliott Monographs, n
o37, p. 280); 1585
bons voisins (N.
Du Fail,
Contes d'Eutrapel, VI ds
Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 1, p. 290); 1824
en voisin « sans façon et à charge de revanche, comme il est normal entre des personnes qui vivent l'une près de l'autre » (
Courier,
Pamphlets pol., Pamphlet des Pamphlets, p. 208: il venait en
voisin, et cette bonhomie nous étonna);
b) 1306 « habitant d'un pays contigu » (
Joinville,
Vie St Louis, éd. N. L. Corbett,736); d'où « pays voisin »
un puissant voisin (
Racine,
Athalie, II, 5, 481);
c) 1585 « personne qui se trouve placée à côté d'une autre, dans une situation donnée » (N.
Du Fail,
op. cit., t. 2, p. 51); d'où 1678 « le prochain, autrui » (
Esprit,
Fausseté des vertus humaines, p. 47);
2. a) 1160-74 « situé à peu de distance, proche »
des veisins chartels (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, III, 9769); 1291
voisin de « proche de »
viles visines de la dite vile (
Ch. de Ph. de Beaumanoir, Chaumont, A. Ardennes, H 81,
Collinet,
Nouv. Rev. hist. de droit franç. et étrang., XVIII, 697 ds
Gdf. Compl.);
b) 1580 « qui présente un trait de ressemblance, un caractère d'analogie » (
Montaigne,
Essais, II, 33, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 731); en partic. 1910 mus.
trois tons voisins (
Alain,
Propos, p. 75);
c) 1588 « proche dans le temps »
l'aage voisin de l'enfance (
Montaigne,
op. cit., III, 5, p. 895). Du lat. pop. *
vecīnus forme dial. (osco-ombrien) ou plutôt dissimilée (A.
Thomas ds
Romania t. 38, p. 149 et
FEW t. 14, p. 414b) du lat. class.
vīcīnus « qui est à proximité, voisin (adj. et subst.) » empr. au lat. class.
vīcus (gr. ο
ι
̃
κ
ο
ς) « quartier d'une ville; bourg, village ».