VOILER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1155
Veler « couvrir d'un voile (une jeune fille pour la faire religieuse) » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 13217: Nune devint iloc
velee);
ca 1200 (
Chanson de Guillaume, éd. J. Wathelet-Willem, 2419: tu devien noneine si faz tun chef
veler);
b) α) empl. pronom. 1555
se voiler le chef (
Ronsard,
Hymnes, éd. P. Laumonier, t. 8, p. 57); 1624
se voiler le visage (H.
d'Urfé,
L'Astrée, t. 4, p. 713); 1690 bibl.
se voiler la face (
Fur.);
β) 1721
se voiler en parlant des femmes musulmanes (
Montesquieu,
Lettres Persannes, p. 156);
γ) 1826 fig. (
Lamennais,
Religion, p. 258: Ne reste-t-il qu'à
se voiler la tête?);
2. 2
emoit.
xiiies. « disposer une pièce d'étoffe sur une chose afin de la couvrir » (
Richier,
Vie de Saint Remi, éd. W. N. Bolderston, 3826).
B. Sens métaph.
1. 1550 « cacher, rendre moins visible, masquer » (
Ronsard,
Odes, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 104: Une nue d'erreur pleine Qui monte en nous, voluntiers
Voilant la raison nous meine Esgarés des beaus sentiers); 1769 empl. pronom. (
Delisle de Sales,
De la Philos. de la Nature, p. 87: homme stupide, qu'on croit deviner,
se voile dans ses contradictions);
2. a) 1550 « rendre moins visible; obscurcir »
le ciel voilé (
Ronsard,
Odes, t. 2, p. 45); 1798
voix voilée, un peu voilée (
Ac.);
b) 1690 empl. pronom. (
Fur.: le soleil
s'est voilé); 1824 en parlant du regard (
Balzac,
Annette, t. 2, p. 122: elle baissa la voix et ses yeux
se voilèrent); 1835 en parlant de la voix (
Stendhal,
L. Leuwen, t. 2, p. 329);
c) 1878 phot.
épreuves voilées (A.
Liébert,
La Photographie en Amérique, p. 224 ds
Quem. DDL t. 15). Dér. de
voile1*; dés.
-er.