VISION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1
remoit.
xiies.
visiun « perception d'une réalité surnaturelle » (
Psautier d'Oxford, éd. F. Michel, LXXXVIII, 19);
2. ca 1170 « ce que l'on voit, chose perçue » (
Rois, éd. E. R. Curtius, I, III, 1, p. 9);
3. 1601 « représentation imaginaire » (P.
Charron,
De la sagesse, l. 1, chap. 18, pp. 123-124);
4. 1657-59 « idée folle, extravagante » (
Tallemant Des Reaux,
Historiettes, éd. Mongrédien, I, 210);
5. 1610
avoir des visions (en dormant) (
Beroalde de Verville,
Le Moyen de parvenir, éd. H. Moreau, A. Tournon, p. 235); 1680
avoir des visions « avoir des chimères dans l'esprit » (
Rich.).
B. 1. 1269-78 « action de voir » (
Jean de Meung,
Rose, éd. F. Lecoy, 8892);
2. a) 1561 « mécanisme physiologique par lequel les stimuli lumineux donnent naissance à des sensations » (
Paré,
Introd. à la chirurgie ds
Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 57);
b) 1863
vision binoculaire (
Littré,
s.v. binoculaire);
c) 1919 cin.
première vision « première projection publique d'un film » (
C.F., 12 avr. ds
Giraud 1956);
3. 1515 théol. cath. « manière de voir ou de connaître Dieu » (
Jean Marot,
Epistre des dames de Paris au roy François ds
Œuvres, t. 4, p. 220, éd. de 1731); 1690
vision béatifique, vision intuitive (
Fur.,
s.v. béatifique et
intuitif);
4. 1834 « façon de voir, de concevoir un ensemble de choses complexes » (
Balzac,
Rech. absolu, p. 540); 1841
vision de l'avenir (
Id.,
U. Mirouët, p. 147). Empr. au lat.
visio « action de voir, vue », « ce qui se présente à la vue, image, simulacre des choses », « action de voir par l'esprit, de concevoir », « idée perçue, conception, point de vue ».