VIOLET, -ETTE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. 1228 « de la couleur de la variété la plus caractéristique des fleurs appelées violettes » (
Jean Renart,
G. de Dole, éd. F. Lecoy, 4344: une escarlate
violette); 1323 masc.
vyolei (
Compt. de bijoux, 3
ecart. de Hainaut, pièce 132, A. Nord ds
Gdf. Compl.); 1456 masc.
violet (
Antoine de La Sale,
Jehan de Saintré, éd. J. Misrahi et Ch. A. Knudson, p. 99);
2. 1643 spéc. « dont la peau a pris des teintes violettes par la congestion » (
Tristan L'
Hermite,
Le Page disgracié, éd. A. Dietrich, p. 74),
cf. aussi
couleur ... violette (d'une partie du corps blessée) (A.
Paré,
Œuvres, IX, II, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 2, p. 145);
3. 1648-52
contes violets (
Scarron,
Virgile travesti, V ds
Œuvres, J.-F. Bastien, Paris, t. 4, 1786, p. 318;
cf. Leroux,
Dict. comique, p. 533: On appelle contes
violets; des contes qui n'ont point de vraisemblance, des choses qu'on n'a veuës que dans des éblouïssements); 1648-52
feu violet (
Scarron,
op. cit., IV, p. 199); 1718
voir des anges violets (
Leroux,
op. cit., p. 539).
B. Subst.
1. 1280
violete « couleur de violette » (
Clef d'Amour, éd. A. Doutrepont, 2342); 1495
couleurs de blanc et violet (
Andrieu de La Vigne,
Le Voyage de Naples, éd. A. Slerca, p. 172, vers 1582);
2. 1539 « matière colorante donnant une telle couleur (ici, issue du murex) » (
Est.);
3. 1680
porter le violet (
Rich.); 1686 spéc.
prendre le violet « porter des vêtements violets en signe de deuil » (Ph.
de Dangeau,
Journal, t. 1, p. 436);
4. 1740
violet d'Évêque (L. B.
Castel,
L'Optique des couleurs, 89 ds
Quem. DDL t. 20); 1829
violet-évêque (
J. dames et modes, p. 475);
5. 1913 « couleur du ruban des palmes académiques » (
Péguy,
loc. cit.);
6. 1870 « coloration sous l'effet de la congestion » (
Goncourt,
Journal, p. 568).
C. P. méton.
1. 1768 « monsignore » (
Voltaire,
La Princesse de Babylone ds
Contes et romans, éd. Van Tieghem, p. 165); 1836 arg. « évêque » (
Vidocq,
Voleurs, t. 2, p. 290);
2. 1876 conchyliol. (
Lar. 19e). Formé sur
violette*.