VINAIGRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 « produit résultant de la fermentation acétique du vin » (
Jean Bodel,
Fabliaux, VI, 17, éd. P. Nardin, p. 51);
ca 1350
vinaigre blanc (
Textes médicaux français, ms. B, 98 r
o, éd. R. Arveiller ds
Romania t. 94, p. 16);
b) 1600
vinaigre rosat (Ol.
de Serres,
Théâtre d'Agriculture, l. 3, chap. 12, p. 238); 1763-64
vinaigre de Saturne (
Pharmacopée de Lemery, p. 45); 1824
vinaigre de bois (
Nysten); 1835
sels de vinaigre (
Ac.); 1839
vinaigre de toilette (
Comm. t. 2);
c) 1872
Au bon vinaigre! « cri que l'on prononçait en prenant, par jeu, un enfant sur son dos; souvenir du cri des marchands qui portaient sur le dos un tonnelet de vinaigre » (
Littré);
2. 1536
habis... doublez de vinaigre (R.
de Collerye,
Œuvres, éd. Ch. d'Héricault, p. 163);
3. après 1661 « propos ou comportement qui blesse » (
Retz,
Mém., éd. A. Feuillet, J. Gourdault et R. Chantelauze, III, p. 477);
4. a) 1808 « au saut à la corde, redoublement de vitesse » (
Hautel); 1867
Du vinaigre ! « cri de l'enfant sautant à la corde pour obtenir une accélération du mouvement » (
Delvau, p. 500); 1877
vinaigre! «
id. » (
Zola,
loc. cit.);
b) 1916
faire vinaigre « se dépêcher » (
Barbusse,
Feu, p. 222);
5. 1866
filet de vinaigre « voix aigre et fausse » (
Delvau, p. 160);
6. 1894
ça tourne au vinaigre « ça prend une fâcheuse tournure » (
Virmaitre,
Dict. arg. fin-de-s., p. 132);
7. 1895 « mauvais temps pour les marins » (A.
Daudet,
Pte paroisse, p. 103). Formé de
vin* et
aigre*.