VIN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xes. « boisson alcoolisée provenant de la fermentation de raisin ou de jus de raisin » (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 93);
b) 1409
mettre tant d'eaue au vin de qqn que « réduire les ambitions agressives de quelqu'un à un point tel que » (
Pierre Salmon, [
Le Fruictier],
Demandes faictes par le roi Charles VI, éd. Crapelet, 56); 1443
mettre de l'eaue en son vin « modérer ses ambitions agressives » (
Michault Taillevent,
La Prise de Luxembourg, éd. R. Deschaux, 294); 1464-70
mettre de l'eaue en son vin « dominer sa colère, s'apaiser » (
Georges Chastellain,
Chronique, Fragments du livre IV révélés par l'Add. Ms. 54516 de la British Library, éd. J. Cl. Delclos, 232),
cf. R. Ling. rom. t. 55, p. 283; 1606 (
Nicot,
s.v. Eaue: mettre de l'eaue au
vin: arrester sa furie et impetuosité); 1648
mettre de l'eaue dedans son vin «
id. » (
Scarron,
Virgile travesty, l. 1, éd. Paris, 1668, p. 46);
c) 1697
Oh! le vin est tiré, Monsieur: il le faut boire (
Regnard,
Le Joueur, III, IX, éd. Dunkley, p. 165); 1869
Quand le vin est tiré, il faut le boire (A.
Daudet,
Lettres moulin, éd. Ripoll, 1986, p. 306);
2. déb.
xives.
vin douz (
Antidotaire Nicolas, éd. P. Dorveaux, p. 18); 1372
vins nouveaulx (E.
Deschamps,
C'est la Chartre des bons enfants de Vertus en Champaigne ds
Œuvres, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 327); fin
xives.
vin blanc du plus vert « vin jeune, fort » (
Id.,
Rondeau ds
Œuvres, éd. Queux de St Hilaire, t. 4, p. 106);
ca 1495-98
vins cuitz (
André de La Vigne,
Voyage de Naples, éd. A. Slerca, 4477); 1511
vins vieulx (P.
Gringore,
Jeu du prince des sotz et mere sotte ds
Œuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 1, p. 275); 1600
vins... de la mere-goutte (Ol.
de Serres,
Théâtre d'Agriculture, l. 3, chap. 9, p. 219); 1606
petit vin (
Nicot); 1660
vin petillant (
Oudin Fr.-Esp.,
s.v. pétillant); 1671
vin du païs (
Pomey); 1674
vin de liqueur (M
mede Sévigné,
Lettres, 5 janv., éd. G. Gailly, t. 1, p. 668); 1686
vin de Champagne (M.
Baron,
Le Rendez-vous des Thuilleries, 178 ds
R. Ling. rom. t. 36, p. 226); 1694
vin coupé (
Ac.); 1825
vin de paille (
Brillat-
Sav.,
Physiol. goût, p. 378); 1839
vin jaune (
Comm. t. 2); 1841
vins bleus (
Joigneaux,
Prisons Paris, p. 216); 1844
vin bouché (
Balzac,
Paysans, p. 61); 1873
vin de pêche (
Dumas);
3. 1462 « boisson symbole de l'ivresse, de l'ivrognerie » (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1021); 1546 « état d'ivresse » (
Bible Gérard, Eccles., 19, f
o39 v
o); 1611
estre sur le vin « aimer à boire » (
Cotgr.); 1621
être pris de vin (
Montchrestien,
Les Lacènes, éd. Petit de Julleville, p. 181); 1623
estre sujet au vin (N.
Coeffeteau,
Histoire romaine, p. 552); 1623
estre entre deux vins (Père F.
Garasse,
La Doctrine curieuse, p. 561); 1690
avoir mauvais vin (
Fur.); 1718
avoir le vin mauvais (
Ac.);
4. 1659
vin d'honneur, vin de messe (
Duez,
Dict. italien e françois, 2
epart.); 1671
vin de l'étrier (
Pomey);
5. 1389 « préparation médicinale dans laquelle le vin sert d'excipient » (
Doctrine de sapience, fol. 40 ds
La Curne); 1600
vins medecinaux (Ol.
de Serres,
op. cit., l. 3, chap. 10, p. 225);
6. 1317
vin de pommes (
ap. Louvrex,
Ed. et règlem. pour le pays de Liège, III, 180 ds
Gdf. Compl.);
ca 1440
vin de prunelles (
Miracles de Ste Geneviève, éd. C. Sennewaldt, 2360); 1562
vin de dattes (
Du Pinet,
Pline, t. 2, p. 234); 1690
vin de palme (
Fur.);
7. 1395 « vin donné en cadeau ou en pourboire » (
L'Estoire de Griseldis, éd. M. Roques, 1293); 1549
vin des varlets (
Est.); 1812
vin du domestique (J. C.
Bailleul,
Moyens de former un bon domestique, p. 111 ds
Quem. DDL t. 25). Du lat.
vinum « liqueur tirée d'autres fruits que le raisin », « vin ».