VIGUEUR, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100
vigur « (d'une personne) force, fermeté » (
Roland, éd. J. Bédier, 1438); 1349
vigueur (
Guillaume de Machault,
Jugement du Roy de Navarre, 3588 ds
Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 260);
b) fin
xives. « effet » (
Froissart,
Chroniques, éd. S. Luce, t. 6, p. 46: Et volons que [...] nos presentes lettres et quanques compris est dedans, aient tant de
vigheur, d'effect et fermeté comme aroient nos aultres lettres);
c) 1547 « croissance (des végétaux) » (J.
Martin,
Archit. Vitruve, p. 26 v
o: leurs pores (des bois) venans a changer de
vigueur);
2. a) fin
xives.
se remettre en vigheur « reprendre de la force » (
Froissart,
op. cit., t. 11, p. 55);
b) 1475 (Arch. Nord, B 1698, f
o16: combien que les dictes lettres de reliefvement soient encores en lur
vigur);
c) 1547 (N.
Du Fail,
Propos rustiques, éd. J. Assézat, t. 1, p. 47: Au moyen dequoy Jalousie n'estoit en
vigueur);
d) 1611 (
Bertaut,
Œuvres poét., p. 605: je maintiens et les loix et tout ordre en
vigueur);
3. 1768
peindre avec vigueur, vigueur de couleur (
Diderot,
Salon de 1767, p. 184 et p. 128). Empr. au lat.
vigor « énergie physique ou mentale, vie, vitalité » et dans le domaine jur. « force, validité » (de
vigere « être bien vivant, être vigoureux »).