VICIER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1265 part. passé « altéré, corrompu, impur » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 125, 4, p. 122: se savours et son odours [de l'eau] ne soient
viciiet; I, 126, 3, p. 124: merien [bois de charpente] [...]
vicié plus legierement); fin
xives.
vicier (
Roques t. 2, n
o13338: vicio. cias [...]
vicier. corronpre); 1396 (
Assignat. de douaire ds
Lobineau,
Hist. de Bretagne, II, 663 ds
Gdf. Compl.: que par l'inutile l'utile ne
soit pas
vicié); 1564 (
Thierry:
vicier et corrompre, vitiare);
b) 1718 méd.
vicié « gâté, corrompu » (
Ac.: partie
viciée [...] sucs
viciez); 1750
sang vicié (J. L.
Fougeret de Monbron,
Margot la Ravaudeuse, éd. 1965, p. 40);
c) 1770 [éd. 1776]
air vicié (
Raynal,
Hist. philos., t. 6, p. 197);
2. 1341 dr. « rendre nul, défectueux » (
Cartul. de l'abbaye de Flines, éd. E. Hautcœur ds
Ewald, p. 370: lettres [...] non [...]
viciees); 1690 (
Fur.: un defaut de formalité
vicie un acte); 1845-46
acte vicié (
Besch.);
3. fin
xviies. fig. « gâter, corrompre, porter au mal » (
Bossuet,
Pensées chrétiennes et morales, éd. V. Giraud, Paris, 1907,39, p. 64: Que n'a pas gâté la concupiscence? Elle a
vicié même l'amour paternel). Empr. au lat.
vitiare « rendre défectueux, gâter, corrompre, altérer; déshonorer; frapper de nullité; falsifier »; dér. de
vitium (
vice*).