VERMEIL, -EILLE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 adj. « d'un rouge vif et léger » (
Roland, éd. J. Bédier, 968:
vermeill sanc; 386: une
vermeille pume);
b) 1969 tour.
carte vermeil (
Avis général T., n
o50, 24 déc.,4 [doc. SNCF]); 1970 (
Le Monde, 3 mars, p. 26);
2. ca 1100 subst. « couleur rouge vif » (
Roland, 1299: tut li trenchet le
vermeill e le blanc);
3. 1213 « étoffe rouge » (
Faits des Romains, éd. L. F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 654, 28: mantel [...] [t]eissuz a or de porpre et [de]
vermaill); 1389 (
Registre criminel du Châtelet, éd. H. Duplès-Agier, t. 1, p. 54: une houppellande longue d'un fin
vermeil d'Engleterre);
4. 1490 orfèvr. (
Inventaire d'Anne de Bretagne ds
Havard 1890: six bouestes à mettre confitures, argent
vermailles doréez dedans et dehors); 1532 (
Invent. de Florimond Robertet, p. 31 ds
Gay,
s.v. buffet: un buffet de cérémonie, d'argent
vermeil doré); 1573 (V.
de Beauvillé,
Rec. de doc. inéd. concernant la Picardie, t. 3, p. 545: ung basin
vermail doré); 1610 (
Invent. de Jérôme Franck, peintre ds
Havard 1890: une couppe
vermeil dorée); 1634 (
Gazette de France, 15 avr.,
ibid.: un beau buffet de
vermeil doré); 1653 (P.
Le Moyne,
Saint-Louys ou le Héros chrestien, p. 84: une Aigle de
vermeil);
5. 1676 peint. « vernis rouge dont on se sert pour donner de l'éclat aux ouvrages dorés ou en détrempe » (
Félibien, p. 290: ce
Vermeil est composé de
Gomme gutte, de
Vermillon, d'un peu de
Brun rouge). Du lat.
vermiculus (dimin. de
vermis « ver ») « petit ver, vermisseau », b. lat., lat. chrét. « cochenille; couleur écarlate produite par la cochenille » (
Vulgate Exode 35, 25), pris comme adj. au
vies.:
palla vermicula ds
Diez,
s.v. vermiglio.