VENIMEUX, -EUSE, adj.
Étymol. et Hist. a) 1
remoit.
xiies.
venimus adj. subst. « celui qui opère avec un charme » (
Psautier d'Oxford, LVII, 5, éd. Fr. Michel, p. 75: Laquele [le serpent, auquel ressemblent les impies] nen orrat la voiz des encantauz, e del
venimus [lat.
veneficus] encantant sagement), empl. isolé;
b) ca 1175 « qui a du venin (en parlant de bêtes) » (
Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 133);
c) xiiies. méd. « qui provoque l'infection » (
Livre des simples medecines, éd. P. Dorveaux, p. 33:
venimouse morsure);
d) 1314
choses venimeuses «
id. » (
Chirurgie Henri de Mondeville, éd. A. Bos, t. 2, p. 108,1748);
e) 1534 « pourri (d'objets en bois) » (
Statuts des buvetiers, vinaigriers et moutardiers,
ap. A.
Thierry,
Rec. de monum. inéd. de l'Hist. du Tiers État, II, 592 ds
Gdf. Compl.);
f) 1559
venimeux soucy, venimeux dessein (O.
de Magny,
Odes, éd. Courbet, t. 1, p. 51 et t. 2, p. 76);
g) 1573
venimeux Amour (R.
Garnier,
Hippolyte, 993, éd. W. Foerster, t. 2, p. 38);
h) 1580
herbes venimeuses (
Id.,
Antigone, 146, t. 3, p. 11). Dér. de
venin*; suff.
-eux*; malgré la précision donnée par
Ac. 1694: ,,Il ne se dit proprement que des animaux``, la distinction d'empl. entre
venimeux et
vénéneux ne s'est réalisée que peu à peu (
cf. Littré: ,,
animaux vénéneux, ceux qui, ingérés comme aliments, agissent sur l'économie à la manière des poisons, par opposition à
animaux venimeux, ceux qui portent un venin``) et en fonction d'un ensemble d'éléments, v.
vénéneux et
toxique.