VEILLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1. 1145 « fait de ne pas dormir la nuit, de rester éveillé volontairement ou non aux heures normales du sommeil », ici « fait de passer la nuit en prières »
fist ses oreisons E veilles e aflictions (
Wace,
Conception ND, éd. W. R. Ashford, 316);
2. a) 1373
velle « action de guetter, de surveiller » (
Jean Froissart,
Le Joli buisson de jonece, éd. A. Fourrier, 5080);
b) 1596 « action de monter la garde, en particulier, la nuit » (
Hulsius);
3. 1553 « chacune des divisions de la nuit, selon les Romains » (
La Bible, s. l., impr. J. Gérard, Marc 6, 48);
4. a) 1553 au plur. « grande et longue application qu'on donne à l'étude en prenant sur son temps de sommeil » (d'apr.
FEW t. 14, 438b);
b) 1690 « temps pris sur le sommeil et consacré à une occupation importante » surtout au plur. (
Fur.: Les Sçavants nous font voir du fruit de leurs
veilles);
c) 1732
veille des armes (
Rich.).
II. 1. a) Ca 1170
voille « jour qui précède une fête religieuse »
la voille de Natevité (
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 6525); 1174-76
veille (
Guernes de Pont-Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 1019);
b) 1690 « nuit qui précédait une fête religieuse et que l'on passait en prières pour se préparer à la célébrer dignement »
l'office de la veille (
Fur.);
2. a) 1537
la veille « jour qui précède celui dont il est question »
la veille des nopces (
Bonaventure des Périers,
Cymbalum Mundi, dialogue III ds
Œuvres fr., éd. L. Lacour, t. 1, p. 349);
b) 1599
à la veille de + subst. ou inf. (Ph.
de Mornay, let., in M
mede Mornay,
Mém., II, 232 [Renouard] ds
Quem. DDL t. 19).
III. 1636 « état d'une personne qui est éveillée, qui ne dort pas (par opposition à
sommeil) »
Et an veille & au sommeil (
Monet). Du lat. class.
vigilia « insomnie; garde de nuit; faction de nuit » dér. de
vigil « éveillé, vigilant, attentif » comme subst. « garde de nuit, veilleur »; le sens II du lat. médiév. de l'Église
vigilia (
Nierm.).