VEDETTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1573 « tour servant de poste d'observation à un guetteur » (J.
le Frère de Laval,
La Vraye et entiere hist. des troubles et guerres civiles, f
o163 v
o);
2. 1584
vedete « guetteur placé en un lieu élevé » (P.
de Brach,
Imitations, Olimpe, 62 r
ods
Hug.); 1781
en vedette « en sentinelle » (
Buffon,
Hist. nat., Oiseaux, t. 8, p. 491);
3. a) 1779
en vedette « mot ou groupe de mots écrits seuls sur une seule ligne de manière à attirer l'attention » (
Mirabeau,
Lettres originales écrites du donjon de Vincennes, À Sophie, t. 3, p. 27); 1878 en gén.
en vedette « en évidence » (
Feuillet,
loc. cit.);
b) 1826 spéc.
mettre en vedette « imprimer sur l'affiche le nom d'un acteur en caractères plus gros que les autres » (
Manuel des coulisses ds
Lar. 19e); 1906 p. méton. « artiste principal d'un spectacle » (
Léautaud,
Amours, p. 268).
B. 1. 1842 mar. « foc supplémentaire » (
Ac. Compl.);
2. 1901 « petite embarcation » (
Le Figaro, 20 janv. ds
Kemna, p. 94); 1910 « petite embarcation à moteur » (J.-B.
Charcot,
Le Pourquoi-pas? dans l'Antarctique, pp. 14-15 ds
Quem.
DDL t. 20). Empr. à l'ital.
vedetta, att. au sens 1 dep. déb.
xvies. (
Berni ds
Tomm.-
Bell.; Fr.
Guicciardini d'apr.
Prati et
DEI), altér., sous l'infl. de
vedere « voir », de
veletta « lieu de guet élevé » (dep. le
xves., Luigi
Pulci ds
Tomm.-
Bell.;
La Istoria di Susanna e Daniello, 140, éd. A. Parducci ds
Romania t. 42, p. 60 [texte anonyme dont le plus anc. ms. date de la fin du
xves., mais que l'éditeur attribue, sans certitude, à N. Cieco d'Arezzo, mort après 1410]), d'orig. incertaine. Un dér. dimin. de
vela « voile » (
voile2*) fait difficulté parce que
veletta « petite voile au sommet du mât principal d'un navire, à la hune, où se tient un marin dont le rôle est de surveiller l'horizon » n'est pas att. av. 1880. Un empr. à l'esp.
veleta « gonfanon » (dep.
ca 1450), « girouette » (dep. 1570) n'est pas non plus satisfaisant parce que le sens originel du mot ital. appartient au domaine de la mar. et que l'esp.
veleta est lui-même d'orig. controversée. Voir
FEW t. 14, pp. 223b-224; G.
Colón ds
Z. rom. Philol. t. 78, pp. 92-94;
Cor.-
Pasc.,
s.v. veleta.