VAUVERT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1440-42
estre diable de Vauvert « être malin comme un diable » (M.
Le Franc,
Champ. des dames, Ars. 3121, f
o100d ds
Gdf. Compl., s.v. truc); 1462
c'est bien le deable de Vauvert (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1197); 1552
chiquaner en Diable de Vauverd (
Rabelais,
Le Quart Livre, XVII, éd. R. Marichal, p. 96);
2. 1536
faire le dyable de Vauvert sens érotique (
Roger de Collerye,
Sermon pour une Nopce, éd. Ch. D'Héricault, p. 114) − 1677,
Les Aventures de M. D'Assoucy, t. 2, p. 224 ds
Littré Suppl.;
3. 1821
aller au diable de Vauvert (
La Mésangère,
Dict. des proverbes fr., p. 151,
s.v. Diable Vert); 1842
aller au diable Vauvert (
Ac. Compl.). De
Vauvert, nom d'un château situé près de Gentilly. Selon
Sainte-
Foix (
Essais sur Paris), le château aurait été convoité par les Chartreux propriétaires d'un château voisin, qui pour inciter le roi Louis IX à leur en faire la donation, organisèrent des apparitions de diables, et ainsi en vinrent à leur fin (v.
Littré;
FEW t. 14, p. 210b; L.
Thuasnes, éd. des Œuvres de Villon,
Commentaire, t. 2, p. 322; J.
Rychner et A.
Henry,
op. cit., p. 173). L'évol. sém. (
cf. 3) au
xixes., est prob. due à la notion de « lieu retiré » évoquée par
diable* et par
vert* (
aller au vert, se mettre au vert).