VAUDEVILLE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1507
chançons de vaul de ville « chanson de circonstance le plus souvent satirique » (
Nic. de La Chesnaye,
Condamn. de Blancquet, sign. lz 4d ds
Gdf. Compl.); 1549
vaudeville (
Du Bellay,
Vers Lyriques, éd. H. Chamard, t. 3, p. 3);
2. 1721 « chanson insérée dans une pièce de théâtre de foire » (
Le Sage,
Théâtre de foire ou l'Opéra Comique [
...]
avec une table de tous les vaudevilles et autres avis); d'où 1776
pièces en vaudevilles (
Restif de La Bret.,
Le Paysan perverti, t. 2, p. 214); 1782
pièces à vaudevilles (L.
Mercier,
Tableau de Paris, t. 1, p. 39); 1783
opéra en vaudevilles (
Florian,
Galatée, p. 24);
3. 1811 « pièce de théâtre » (
Jouy,
Hermite, t. 1, p. 188: je vais employer mes loisirs à composer un
vaudeville où je tournerai les créanciers en ridicule);
4. fig.
a) α) 1830
de vaudeville « tel qu'on le rencontre dans une pièce légère » (
Vigny,
Journal poète, p. 931: elle [la classe moyenne] reçoit, surtout à Paris, une sorte d'éducation de
vaudeville qui suffit à la dose de mélodie et d'esprit qu'elle est en état de comprendre);
β) 1844 « scène de la vie courante pouvant être comparée à un vaudeville » (
Balzac,
Gaudissart II, p. 286);
b) 1835 empl. adj. (
Stendhal,
loc. cit.). Altér. d'apr.
ville de
vau de vire (1452-78,
Actes des apost., vol. I, f
o149b, éd. 1537 ds
Gdf. Compl.: chanson du
vau de vire), rattaché traditionnellement à
val de vire, région du Calvados d'où est originaire le chansonnier Olivier Basselin (
xves.), dont les chansons furent publiées au
xvies. (
FEW t. 14, p. 210b). D'apr.
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc., vaudeville serait issu du comp. tautologique
vaudevirer, comp. de
virer et de
*vauder « tourner » avec attraction de
ville.