VASSAL, -ALE, -AUX, subst. et adj.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 « celui qui possède les vertus essentielles: vaillance et bravoure » (
Roland, éd. J. Bédier, 231); d'où
id. empl. adj. « vaillant, courageux » (
ibid., 3839) − fin
xive− déb.
xves. (E.
Deschamps,
Œuvres, éd. De Queux de St Hilaire, t. 1, p. 73 [adj.]; p. 211 [subst.]);
b) 1174-76 « homme noble qui suit un seigneur à la guerre » (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 2831) −
xiiies. ds
Gdf.;
2. 1283 « homme dépendant d'un seigneur dont il tenait un fief » (
Rentes de la prevoté de Clerm., Rich. 4663, f
o100 v
ods
Gdf.,
s.v. fealté: Aprez ichez chosez li
vassal et feal dez devant diz contez de Arras et contesse de le devant dite terre assize remanront en le fealité des dis contes et contesse); 1601
vassaux liges (P.
Charron,
De la sagesse, Trois livres, p. 188); 1602
grands vassaux (Cl.
Fauchet,
Déclin de la maison de Charlemagne, p. 197); 1636
un seigneur de beurre, mange bien un vassal de feurre, combat bien un vassal d'acier, se dit d'un seigneur qui jouit du fief du vassal pendant la contestation entre le seigneur et le vassal (
Monet) − 1771,
Trév.;
3. fig. 1556 (
Ronsard,
Nouvelle Continuation des Amours, éd. P. Laumonier, t. 7, p. 320: les femmes, passion de l'homme misérable, Misérable et chétif, d'autant qu'il est
vassal vingt ou trente ans qu'il vit, d'un si fier animal);
4. p. ext. 1831 « groupe dépendant d'un autre » (
Hugo,
Feuilles automne, p. 776: Le Vatican n'est plus que le
vassal du Louvre); 1848 empl. adj. (
Chateaubr.,
Mém., t. 1, p. 390). Du lat. médiév.
vassalus (757, Décret de Pépin, cité par
Hollyman 1957, p. 102), dér. sans distinction sém. de
vassus (735-737, Charte originaire d'Alsace,
ibid., p. 116), d'orig. celt.,
cf. irl.
fos, gall.
guas « serviteur » (
Dottin Manuel 1915, p. 117). Si au déb.,
vassus désigne le simple serviteur gallo-romain, il dénomme très vite dans les chartes lat. l'homme qui porte des armes et se trouve sous la dépendance d'un seigneur. Dans les textes littér. en lang. vulg. on trouve
hom pour désigner le subordonné. V.
homme (
Hollyman, p. 120).