VANNER1, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. xies. judéo-fr. « secouer le grain dans un van pour en enlever les impuretés » (
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 144);
ca 1200 part. passé adj.
vanee (
Chevalier Cygne, éd. C. Hippeau, p. 164);
ca 1260
vanner (
Philippe de Novare,
Les Quatre Ages de l'homme, éd. M. de Fréville,74);
2. ca 1230
des miex vanés « des meilleurs » (
Chevalier deux épées, 9743 ds T.-L.); fin
xiiies.
vané « convenable, purifié » (
Jacques de Baisieux,
Dit sur les V lettres de Maria, 178 ds A.
Scheler,
Trouvères belges, I, 1876, p. 211);
3. 1377 « berner, se moquer de » (
Lettre de rémission ds
Du Cange,
s.v. vanna); 1690
vener fig. « faire marcher » (
Fur.);
4. 1479 « tourmenter, harasser » (
Jean Molinet,
La Journée de Therouenne ds
Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 129, vers 57 et p. 133, vers 174); 1844
vannée « épuisée, harassée » (
Sand,
Jeanne, p. 441). Issu d'un lat. pop.
*vannare corresp. au lat. class.
vannere, ces 2 formes ayant des représentants dans les lang. rom., avec parfois des croisements (v.
FEW t. 14, p. 162a).