VALLÉE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 judéo-fr.
valede « espace entre deux montagnes ou de part et d'autre d'un cours d'eau » (
Gl. de Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1043);
id. valee (
Roland, éd. J. Bédier, 1449); spéc.
a) termes bibliques
α) 1
remoit.
xiies.
la valedes de lermes [
lacrimarum vallis; les aridités de la vallée de la Baca] qui deviendra le symbole de la vie terrestre (
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXXXIII, 7), v. aussi
Trénel, p. 451; rare jusqu'à
Ac. 1718;
β) xiiies.
valee Iosaphat désigne la vallée du Jugement [
vallis Iosaphat,
Joël, IV, 12] (Bilb. Mazarine ms. 35, fol. 204 ds
Trénel, p. 596), rare av. le
xviies.,
Littré;
b) géogr. 1796
vallée longitudinale, vallée transversale (
Saussure,
Voy. Alpes, t. VIII, p. 278 ds
Littré); 1908
vallée glaciaire (W.
Kilian,
Sur les « vallées glaciaires », in
A.F.A.S. (Clermont), ap.
La Montagne, n
o7, juill., p. 448 ds
Quem.
DDL t. 22);
2. av. 1541 « bassin d'un cours d'eau » (Cl.
Marot, trad.
Psaumes de David, CIV, 37 ds
Œuvres, éd. C. A. Meyer, t. 6, p. 438: Tu feiz descendre aux
vallées les eaulx); 1721 (
Trév.: La
Valee d'Egypte qui s'étend le long du Nil [...] La
valee dans laquelle le Jourdain coule);
3. av. 1794 (dans une région montagneuse) désigne les régions basses p. oppos. à la haute et moyenne montagne (A.
Chénier,
Bucoliques, p. 4: ma...: Muse. Descendons dans la
vallée);
4. 1835 « descente de mine » (
Baudrimont,
Dict. de l'industr. manufacturière, t. 4, p. 663 d'apr.
FEW t. 14, p. 137 a). Dér. de
val*; suff.
-ée*
ayant peut-être à l'orig. une valeur augm. (
Roland, 710: par ces greignurs
valees);
cf. lat. médiév.
valleta (804 Hérault «
Lavalette », topon. ds
Dauzat-
Rost. 1978,
s.v. Laval;
xies. Isère «
La Valette », topon.
ibid., s.v. val).