VAILLANT, -ANTE, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050
vailant « de grande valeur, d'un haut mérite, précieux » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 8: ja mais n'ert [li secles] si
vailant; 19: prist muiler
vailante ed honurede);
2. a) ca 1100
vaillant « valeureux, courageux, brave » (
Roland, éd. J. Bédier, 2657: oiez ore, franc chevaler
vaillant);
ca 1464 proverbe (R.
Lefèvre,
Rec. des hist. de Troyes, éd. M. Aeschbach, 40, 3 ds
Di Stefano,
Dict. des loc. en m. fr., p. 181: a ceur
vaillant rien impossible);
b) ca 1100 subst. (
Roland, 3020: de noz meillors
vaillanz);
3. a) 1626 « robuste, vigoureux, en bonne santé » (Ch.
Sorel,
Francion, éd. E. Roy, t. 2, p. 185, var.: j'estois si
vaillant que je la caressois autant qu'a l'ordinaire); rare av. le
xixes. 1856 (
Sand,
loc. cit.);
b) 1765
cheval vaillant (
Encyclop.);
4. 1600 « actif, diligent, qui a de l'ardeur au travail » (O.
de Serres,
Théâtre d'agric., VIII, 1, p. 818: Salomon [...] Dit, que la femme
vaillante, est la coronne de son mari [=
Proverbes 12, 4]); rare av. le
xviiies. 1766 [éd.] (
Desgrouais,
Gasconismes corrigés, p. 249: cette fille est
vaillante [au lieu de: adroite, soigneuse, diligente, active]).
B. 1. a) Ca 1100 « en fait de valeur » (
Roland, 1962: N'en vanteras [...]
Vaillant a un dener que m'i aies tolut);
b) 1618 loc. (
Bruscambille,
Fantaisies, p. 204: n'eurent oncques
vaillant denier ny maille); 1649 (
Scarron,
Virgile travesti, III, 146b ds
Richardson: mon père [...] n'eut jamais
vaillant un liard); 1690 (
Fur.: un Gascon qui n'a pas un sol
vaillant);
2. a) 1160-74 subst. « valeur, équivalent » (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 1697: mez li duc n'en vout prendre
vaillant un esperon); 1170 (
Horn, éd. M. K. Pope, 2865: Ja nen avrai de vus le
vaillant d'un butun);
b) fin
xiiies. « bien, avoir, capital » (
Livre Roisin, éd. R. Monier, § 11: l'escassera on de tout son
vaillant);
ca 1300 (
Vie de Saint Eustache, éd. H. Petersen, 309 ds
Romania t. 52, p. 56: Lors n'eut Eustasse plus
vaillant [...] Fors çou qu'il avoient viestu). Anc. part. prés. de
valoir*. Au sens B 2,
cf. le lat. médiév.
valens subst. « prix, valeur ».