UTILE, adj.
Étymol. et Hist. I. Adj.
A. 1260 « dont l'usage est avantageux à quelqu'un, à quelque chose » (Ch. de St-Lambert, n
o278, Arch. de Liège ds
Gdf. Compl.); 1370-82 (
Nicole Oresme,
Ciel et Monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, 117 d, 2-4: la [figure] sperique est la plus
utile, apte et abile a mouvement de corps); spéc.
1. 1507 dr. « dont on a l'usufruit » (
Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 1, p. 595 d'apr.
FEW t. 13, 2, p. 89 b; réf. inexacte); 1586
domaine utile (
Du Bartas, 2
eSem., Eden, p. 28 ds
Hug.);
2. 1718 dr.
jours utiles (
Ac.); 1835
en temps utile (
Ac.).
B. 1. 1508 dr. « qui possède les revenus et non le fonds d'une terre »
seigneur utile (
Coutume d'Anjou ds
Nouv. Coutumier gén., t. 4, p. 539 a);
2. 2
emoit.
xvies.
util « dont l'activité est nécessaire, profitable » (
La Taille,
Prince necessaire, III [III, 129] ds
Hug.); 1637
utile (
Descartes,
Discours de la méthode, VI ds
Œuvres, éd. A. Bridoux, Paris, 1963, p. 171: c'est proprement ne valoir rien que de n'être
utile à personne).
II. Empl. subst.
1. 1616 « utilité » (D'
Aubigné,
Tragiques, VII ds
Œuvres, éd. E. Réaume et Fr. de Caussade, t. 4, p. 286: les travaux sans
utile eslevez pour la gloire);
2. 1639 « ce qui est utile »
l'utile (
Tristan,
Panthée, I, 5 ds
Littré). Empr. au lat.
ūtĭlis « qui sert, profitable, avantageux ».
Cf. les formes empr. qui se sont maintenues avec l'accentuation lat. et relevées seulement dans les aires périphériques: a. fr.
tele (1
remoit.
xiies. agn.
utile − lire prob.
tele, v. H.
Berger,
Die Lehnwörter in der fr. Spr., Leipzig, 1899, p. 265 et
FEW t. 14, p. 90 a, note 1 −
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, XIII, 4) et
tle (
ca 1170 [agn.]
Rois, I, XXIX, 9, éd. E. R. Curtius, p. 57;
ca 1145 [
id.]
Élie de Wincestre,
Afaitement Catun, 467, éd. E. Stengel ds
Ausgaben ... aus dem Gebiete der rom. Philol., XLVII, 1886, p. 130; fin
xiies. [lorr.]
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 71, 29).