USTENSILE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1374
utencilles plur. « ensemble des objets servant à l'usage domestique » (
Ordonnance au sujet des finances du duc de Bourbon ds
Havard: tous les
utencilles de linge de table, de vaisseaulx de cuisine, d'eschansonnerie); 1389-92
utenciles d'ostel (
Registre criminel du Châtelet, éd. Duplès-Agier, t. 2, p. 259), a désigné également les objets servant à l'exercice d'un métier (1407,
Chartes confisquées aux bonnes villes du Pays de Liège, publ. par Em. Fairon, p. 307 − 1508,
Comptes de Dépenses de la construction du château de Gaillon, éd. A. Deville, p. 520), empl. dans lequel il a été évincé par
outil* (a. fr.
ostil); les formes
utencile, utensile, parfois fém. (v.
FEW t. 14, p. 87) sont att. jusqu'au mil. du
xviiies. (
Trév. 1740);
b) fin du
xvies. fig. (
Deshoulières,
Poesies, t. 1, p. 82 ds
Littré: Grands savantas, nation incivile, Dont Calepin est le seul
ustensile);
c) 1610 sens grivois (
Béroalde de Verville,
Moyen de parvenir, éd. H. Moreau, A. Tournon, p. 133);
d) 1881 « maîtresse d'un souteneur » (
Rigaud,
Dict. arg. mod.);
2. a) 1472 (en parlant de soldats en garnison dans une ville)
paier les ustencilles « payer les dépenses de leur entretien quotidien » (
Lettre de Louis XI, éd. J. Vaesen et E. Charavay, t. 5, p. 77);
b) 1636 (
Monet:
Utansiles de gens de guerre [...] que l'hote leur fournit tant qu'il les loge);
cf. 1680
être obligé à la fourniture de l'ustencile (
Rich.).
Utensile empr. au lat.
utensilia, mot de la lang. parlée (v.
Ern.-
Meillet) « objets nécessaires, meubles, ustensiles », plur. neutre de
utensilis « dont on peut faire usage » (dér. de
uti « user, se servir de, employer »);
ustensile p. altér. de
utensile d'apr.
user*, v. aussi
outil.