USAGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1155 « pratique généralement reçue, coutume » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 6385);
b) 1261
usaiges de Borgoingne (
Charte ds
Hist. génér. et part. de Bourg., II, XXVI, éd. 1739 ds
Gdf.);
c) 1601 (
Charron,
Sagesse, p. 523: selon l'
usage du monde);
d) 1654
l'usage de la Cour (
Guez de Balzac,
Dissertations chrét. et mor., p. 302);
2. a) 1
remoit.
xiiies. « manière d'être (d'une personne) » (
Audefroid le Bastard, éd. A. Cullmann, XIII, 9);
b) 1360 (Arch. Nord, B 10285 fol. 4: Se femme et se fille avoient
usage de prendre pain et farine au fil Hanciniaul).
B. 1. a) Fin
xiies. « emploi de quelque chose, fait de se servir de quelque chose » (
Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, 60, 38);
b) 1547 « fonction particulière » (J.
Martin,
Arch. Vitruve, p. 6 v
o: il faut accomoder le bastiment a l'
usage);
2. 1370
avoir usage de raison (
Oresme,
Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 183);
3. 1538
hors d'usage (
Est.,
s.v. aboleo);
4. a) 1370 (
Oresme,
op. cit., p. 146: en latin « mos » c'est coutume et « moralis » c'est moral; mais en françois ces mos « meur » et « moral » ne sont pas en
usage commun);
b) 1549 (
Du Bellay,
Deffence et illustration, éd. H. Chamard, p. 35: commun
usaige de parler; p. 143: le moderé
usaige de telz vocables);
c) 1579 (H.
Estienne,
Precellence, éd. E. Huguet, p. 190: appliquer une particule latine à divers
usages; p. 168: [vocables] qui toutefois ne sont en
usage qu'en certains endroits de la France [...] l'
usage des dialectes);
d) 1652 (
Guez de Balzac,
Socrate Chrestien, p. 247: le bon
usage ne l'a point receû [le mot
sectaire]).
C. 1. a) Ca 1245
usages « impôts, redevances » (
Philippe Mousket,
Chron., éd. Reiffenberg, 2530);
b) 1338 « usufruit » (26 av., Arch. Montjeu ds
Gdf.);
2. 1316-28
droit d'usage (
Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, t. 2, p. 325). Dér. du lat.
usus (v.
us); suff.
-age*;
cf. lat. médiév.
usagium (
xiies. ds
Latham) et
usaticus (
xes.,
ibid.).