UNIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. 1. Fin
xes. « établir des liens affectifs entre des personnes », ici part. passé adj. (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 276: en caritad toz es
uniz); 1538
unir (
Est.);
2. ca 1180 « assembler, rapprocher étroitement des éléments de façon à former un tout »
unir un cunte « réunir les données d'un récit » (
Thomas,
Tristan, éd. B. H. Wind, D, 836);
ca 1200
uniz part. passé adj. (
Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, p. 131, ligne 17);
3. 1371 « associer par un lien politique » (
Lettres qui portent que le comté d'Auxerre ... sera uni à la couronne ds
Ordonnances des Rois de France de la 3erace, t. 5, p. 415: nous avons Approprié,
unie & annexé);
4. 1594 « associer, joindre ensemble » (P.
Pithou, 61 ds
Littré); 1616 [éd.] pronom. (D'
Aub.,
Hist., II, 193,
ibid.);
5. 1644 trans. « lier par le mariage » (
Corneille,
Rodogune, V, 3, 1592); 1669 pronom. (
Racine,
Britannicus, II, 2, 477);
6. 1660 « créer le rapprochement, la concorde » (
Corneille,
Toison d'or, 356, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. VI, 270);
7. 1727 « établir une communication entre deux choses »
canaux ... qui unissent les villes entre elles (
Ramsay,
Voyages de Cyrus, p. 178).
II. 1. Ca 1170
uni part. passé adj. « sans variété, sans changement »
sa volente est tuz jours unie (
Rois, éd. E. R. Curtius, I, XV, 11, p. 29);
2. a) ca 1480
id. « dont la surface ne présente pas d'inégalités; dont le relief ne présente aucun accident »
et sur terre unie ... sommes abordez (
Myst. Vieux Testament, éd. J. de Rothschild, 6127, t. 1, p. 237); d'où
b) 1567 subst.
à l'uni (J.
Martin,
Arch. Vitruve, p. 52 v
o; les ouvriers [...] coupperent
à l'uni des parois les sorgects des dictes solives);
c) 1539
unir et applanir (
Est.);
3. 1640 part. passé adj. « qui n'est agrémenté d'aucun ornement » (
Oudin Curiositez ; habit tout
Uni, simple, sans ornement);
4. 1625
id. cheval uny (
Pluvinel,
L'Instruction du Roy en l'exercice de monter à cheval, Paris, M. Nivelle, p. 49);
5. a) 1669
id. « d'humeur égale »
je suis si unie, si tranquille et si reposée (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 114);
b) 1727 « qui se comporte d'une manière naturelle, sans recherche ni affectation »
le plus simple, le plus uni [
des]
hommes (
Boissy,
Le Français à Londres, p. 38);
6. 1732 « qui est d'une seule couleur »
drap tout uni (
Lesage,
Hist. de Gil Blas, p. 548); d'où subst. 1783
l'uni « étoffe d'une seule couleur » (
Mercier,
Tableaux de Paris, p. 44). Empr. au lat. d'époque impériale
unīre « unir », dér. de
unus, v.
un1.