TÉNU, -UE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1515 « mince, très fin » (
Nobles malheureux de Boccace, II, 13, f
o38 r
ods
Gdf. Compl.); 1561 « fort délié, peu compact » (A.
Paré,
Introd. à la chir., éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 42: cholere
tenue et subtile);
2. 1684 « très petit (en parlant des éléments qui composent un corps) » (F.
Bernier,
Abr. Philos. de Gassendi, p. 378);
3. a) 1680 gramm. (
Rich.: sorte de consonne Gréque qui est du nombre des muettes qui se divisent en
tenuës, en moiennes et aspirées);
b) 1837 « qui s'entend à peine » (
Soulié,
Mém. diable, t. 1, p. 125: un rire frêle et
ténu);
4. 1836 « qui est à peine perceptible par l'esprit » (
Musset,
Confess. enf. s., p. 322: ce qui se passait dans ma tête était pourtant peut-être aussi subtil, aussi
ténu que le plus fin sophisme). Empr. au lat.
tenuis « mince, délié »; « petit, chétif »; « fin, subtil, délicat ».
Ténu a éliminé l'adj. d'orig. pop.
tenve (fin
xies.,
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 138), répertorié dans la lexicogr. jusqu'à la fin du XVII
es. (
Ac. 1694), encore présent dans les dial. de l'Ouest et de l'Est (v.
FEW t. 13
1, p. 229b).