TRUMEAU, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1200 « mollet » (
Garin le Loheren, éd. J. E. Vallerie, 6153);
b) ca 1393 « jarret du bœuf » (
Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 185, 7);
2. a) 2
emoit. du
xiiies. « pilier (d'un château) » (
Gaufrey, 272 ds T.-L.);
b) 1691 « partie du parapet terminé par les deux embrasures d'une batterie » (
Ozanam d'apr.
FEW t. 17, p. 402b:
tremeau);
c) 1875 « colonne, pilier qui supporte en son milieu le linteau d'une porte d'église » (
Viollet);
3. a) 1676 « partie d'un mur située entre deux baies, entre deux ouvertures verticales » (
Félibien, p. 764);
b) 1718 « panneau de glace recouvrant cet espace » (doc. ds
Havard);
c) 1743 « panneau de glace décorant une cheminée » (doc.,
ibid.); 1875 « peinture ornementale surplombant ce panneau » (
Goncourt,
Journal, p. 1086);
d) α) 1861 « demoiselle de comptoir, dans un caboulot » (
Bouis-bouis, bastringues et caboulots de Paris, p. 159 ds
Klein Vie paris., p. 88, note 1); 1868 « prostituée, vieille dévergondée » (
Verlaine,
Coppée,
Qui veut des merveilles? ds
Verlaine,
Œuvres poét. complètes, éd. Y.-G. Le Dantec et J. Borel, p. 28);
β) 1864
vieux trumeau « personne âgée » (
Almanach des toqués ds
Larch. 1872, p. 232). Prob. dér., à l'aide du suff.
-eau*, d'une forme non att. *
trum, issue de l'a. b. frq. *
thrum « moignon ».
Cf. l'a. h. all., m. h. all.
drum « extrémité, bout », all.
Trumm « gros morceau (de quelque chose) ». La présence du [y] dans le rad. permet de supposer que le mot est entré en gallo-rom. à une époque assez tardive, peut-être au
viiies., v.
FEW t. 17, p. 404 a-b.