TRUFFER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. Ca 1223 trans. « se moquer de » (
Gautier de Coinci,
Miracles, éd. V. Fr. Koenig, II Pr 1, 362:
truffer truffes et faintes), rare dans la lang. littér. apr. le
xvies. (
Hug.); devenu pop.
B. 1. a) 1829 part. passé adj. empl. fig. « qui a mangé beaucoup de truffes, bourré de truffes » (
Béranger,
Chans., t. 2, p. 140: Car dans ce ventre étoffé [le parti ministériel de la Chambre] Je suis entré tout
truffé);
b) 1825
dinde truffée (
Brillat-
Sav.,
Physiol. goût, p. 97); 1832 « garnir de truffes » (
Raymond);
2. « garnir, remplir de quelque chose »
a) 1835 un écrit (
Gautier,
Mllede Maupin, p. 20: ce grand flandrin de substantif dont ils
truffent... le vide de leurs colonnes); 1936 (
Colette,
Apprent., p. 117);
b) av. 1896 (
Arène,
Veine argile, p. 190: ces clous... qu'aujourd'hui les anarchistes emploient ... à
truffer leurs bombes);
c) 1932 (L.
Daudet,
Rech. Beau, p. 143: [Descartes]
est truffé d'inanités);
3. part. passé adj. « parsemé de taches comme la peau d'une volaille truffée » 1881 (
Goncourt,
Mais. artiste, t. 2, p. 214: chiens
truffés de grandes taches noires); 1896 (
Nocard,
Leclainche,
Mal. microb. animaux, p. 459: la région [d'un muscle lésé] prend ... un aspect
truffé);
4. 1933 « bourrer de coups » (
Lar. 20e); 1936 (
Céline,
loc. cit.). Dér. de
truffe*; dés.
-er.