TROUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 trans. « creuser, évider » (
Enéas, 892 ds T.-L.); 1160-74
troe part. passé adj. « percé d'un ou plusieurs trous » (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, 2
epart., 3271);
ca 1170 intrans. « se percer de trous; être percé de trous » (
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 2109); d'où 1881 pop.
se faire trouer « se faire tuer » (
Vallès,
loc. cit.);
2. 1828 « traverser un milieu » ici part. passé adj.
sentier troué par le pied du voyageur (
Chênedollé,
Journal, p. 131);
3. 1829 « faire une trouée dans » (
Balzac,
Chouans, p. 40: il [...] chargea sur le centre des Chouans avec une telle furie qu'il
troua leur masse); 1856 en parlant de la lumière (
Flaub.,
Corresp., p. 490); 1879 d'un son (
Huysmans,
Sœurs Vatard, p. 8:
trouant de leur toux rauque les cris grêles des filles);
4. 1848 (en parlant d'une chose) « former une ouverture dans » ici part. passé adj. (
Flaub.,
Champs et grèves, p. 294: un vieux pan de mur
troué d'une porte en ogive); 1855
portes cochères trouent ce mur (
Goncourt,
Journal, p. 191). Dér. de
trou*; dés.
-er.