TRIQUE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1385
jouer aux triques « jouer avec des bâtons (?) » (doc., Reims ds
Gdf. Compl.);
b) 1690 « gros bâton, gourdin » (
Fur.);
c) 1896
sec comme un coup de trique (
Verlaine,
Œuvres compl., t. 3, Invect., p. 324);
2. a) 1820-40 « volée de coups de bâton appliquée à titre de correction, de châtiment » (
Ms. Jacquinot ds
Larch. Suppl. 1889, p. 244);
b) 1929 « exercice brutal de l'autorité » (
Montherlant ds
Lar. Lang. fr.);
3. a) 1878 « surveillance de haute police » (
Rigaud d'apr.
Esn.);
b) 1885 « interdiction de séjour » (d'apr.
Esn.);
4. a) 1901
avoir la trique (
Bruant,
s.v. érection);
b) 1949
trique (
Sartre,
Mort ds âme, p. 249). Var. de
estrique « bâton que l'on passe sur une mesure pour faire tomber le grain qui est en trop » (att. à St-Omer en 1429 ds
Gdf.), issu du verbe corresp.
estriquer (fin du
xves., J.
Molinet,
Chroniques, éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, t. 1, p. 511), de l'a. b. frq. *
strîkan « passer un objet sur un autre », duquel est aussi issu l'a. fr.
estrikier « aplaigner (le drap) » (1275 ds
De Poerck).
FEW t. 17, p. 260a. Dans 3 a-b,
trique remplace
canne, de même sens (dep. 1843 au sens 3 a d'apr.
Esn.), v.
Esn.,
s.v. canne III.