TRENTE(-)ET(-)UN,(TRENTE ET UN, TRENTE-ET-UN) subst. masc. inv.
Étymol. et Hist. 1. 1464
XXXI « jeu de cartes » (
Lett. de Jan de Lannoy, Cabinet histor., 1875, p. 241 ds
Gdf. Compl.);
2. 1833
se mettre sur son trente et un (
Vidal ds
Larch. 1872). De
trente* et de
un*, au sens 1 parce que les joueurs cherchent à totaliser trente-et-un points dans une même couleur. Le sens 2 se rattache à la valeur intensive de ce nombre, prob. au nombre de jours du mois (
cf. le dicton
trente et un, jour sans pain, misère en Prusse, cité par
Littré, faisant allus. au fait que les troupes cantonnées ne recevaient qu'exceptionnellement le supplément d'entretien correspondant au trente et unième jour du mois; l'expr.
sur son trente-et-un ferait alors allus. à des festivités exceptionnelles liées à ce jour, v. Cl.
Duneton,
La Puce à l'oreille, p. 316). On a proposé également de voir dans
trente-et-un l'altér. de
trentain qualifiant une sorte de drap fin dont la chaîne était composée de trente centaines de fils (mot att. de 1676,
Arrêt du Conseil ds
Littré, à 1892,
Guérin [donné à tort comme vivant du
xiies. au
xves. ds
Rey-
Chantr. Expr.]). À l'appui de cette hyp.
Duneton,
loc. cit., évoque l'expr. québécoise
se mettre sur son trente six qu'il interprète comme « endosser un habit neuf » [parce que la dénom.
trente six pouces corresp. à notre expr.
en quatre-vingt dix de large, appliquée à du tissu neuf, dans notre système métrique], la constr. étant expliquée comme une survivance de l'anc. tournure trans.
se mettre sus (un drap) « mettre sur soi » (v.
Rat,
Dict. des loc. fr.);
se mettre sur son trente six est att. en 1872 (
Larch.), att. en québécois seulement en 1881 (d'apr. la doc. fournie par Cl. Poirier, Trésor de la Lang. fr. au Québec;
sur son trente et un att. en 1884).
Cf. aussi la var.
se mettre sur son trente deux (1834, Ch.
Ballard,
La Mode à Paris, in
Paris, ou le Livre des cent-et-un, t. XIV, p. 185 ds
Quem. DDL t. 16; en fr. du Québec att. en 1877).