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TRANSIR, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 transir « mourir » (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 1124); xiiies. transi de vie « mort » (Résurrection du Sauveur, éd. J. Gray Wright, 81 et 126); 1306 transi « mort » (Guillaume Guiart, Royaux Lignages, II, 640 ds T.-L.); b) 1355 transi de froit « mort de froid » (Miracles ND par personnages, XVI, 1466, éd. G. Paris et U. Robert, t. 2, p. 396); 2emoit. du xives. transi de froid « pénétré, engourdi de froid » (Livre chevalier la Tour Landry, éd. A. de Montaiglon, p. 268); ca 1520 transy de froit « pénétré, engourdi de froid » (Philippe de Vigneulles, Gedenkbuch, éd. H. Michelant, 50, reprend comme mort de froit); 2emoit. du xives. transir (qqn) de froit (en parlant d'une eau glacée) « pénétrer, engourdir de froid » (Livre chevalier la Tour Landry, éd. citée, p. 268); 1572 transir de froidure « être saisi de froid » (Amyot, Que les stoïques disent des choses plus estranges que les poètes, 4 ds Hug.); 1628-30 trancir « id. » (A. d'Aubigné, Sa vie (I, p. 13-14), ibid.); 1680 transi « pénétré, engourdi de froid » (Rich.); c) ca 1480 avoir le cueur transsy « avoir le cœur insensible » (Myst. Pacience Job, éd. A. Meiller, 4795); 2. a) ca 1340 transi « qui a perdu conscience, qui est dans un état second » (Guillaume de Machaut, Dit dou Vergier, 149 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 18); b) ca 1445 amoureux transi (Confession et Testament de l'amant trespassé du dueil, éd. R. M. Bidler, 889); c) ca 1445 transi « transporté de joie » (ibid., 893); d) 1486 transi « ravi en extase mystique » (Jean Michel, Mystère Passion, éd. O. Jodogne, 10160); 3. 1340-70 transi par (qqc.) « bouleversé (par la douleur) » (Guillaume de Machaut, Poésies lyriques, éd. V. Chichmaref, 149-23); 1357 transi de (qqc.) « bouleversé (par la peur) » (Guillaume de Digulleville, Pélerinage Ame, éd. J. J. Stürzinger, 1912); ca 1480 avoir le cueur transi (Le Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rotschild, 39233). Empr. au lat. class.transire « passer, partir, traverser, être transféré » (d'où transe* sens I 1), mais surtout dans un sens propre au lat. chrét., celui de « passer de vie à trépas », att. dès le ves. (v. G. Roques, Anc. et moy. fr. transir, transi, transe ds Trav. Ling. Litt. t. 20, 1, Strasbourg, 1982, pp. 42-44 et Mél. Planche (A.), 1984, pp. 426-428).